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A new bassist [Ft James]

 :: The great new york city. :: The Bronx.
Mar 10 Sep - 9:51
musique qu'elle joue:

Je me tenais devant la porte d’un bar avec une scène, clouée au sol à cause du stress qui tord mes entrailles. Je tenais fermement la sangle de la housse de ma basse qui reposait sur ma poitrine. Mon cœur cognait déjà fortement dans ma poitrine et je sentais une certaine nausée venir me soulever l’estomac. Je prenais de profondes inspirations pour essayer de me calmer, pour m’éviter de faire une crise d’angoisse. Je me concentrais sur la musique dans mes oreilles. Morceau que j’allais jouer devant eux pour leur montrer mes talents à la basse. Bon sang, mais pourquoi m’étais-je engagée là-dedans moi ? Quoique… Je pourrais encore faire demi-tour. Je n’étais pas encore entrée. Je ne m’étais pas encore présentée. Je n’avais pas joué les premières notes.

Je ferme les yeux et serre les dents. Mes doigts serrent un peu plus la sangle, jusqu’à ce que mes phalanges blanchissent. Je prends une profonde inspiration, puis une longue expiration. J’essaie les quelques méthodes de relaxation que je connais pour m’éviter les crises. Ça marche… Pas vraiment, mais il faut dire que je ne suis pas très régulière. Aller, je dois pouvoir y aller. Je vais juste jouer. Je suis sûr qu’il y en a d’autres qui ont une meilleure façon de jouer que moi et qui seront pris à ma place. C’est une simple audition, histoire de me dire que je suis capable de le faire. Sauf que… J’aimerai bien être prise, mais j’ai peu d’espoir. La basse n’est pas mon instrument de base, même si, depuis que j’ai vu cette annonce et que j’ai choisi de me lancer, j’ai fait quelques nuits blanches pour m’entrainer à jouer ce morceau comme il faut. Oui, j’étais un peu trop impliquée là-dedans. Je ne pouvais pas abandonner maintenant non ? Si ? J’essayais de penser à ce que me dirait CaptainZero. Il me dirait de me lancer. Que je les exploserais certainement tous tant j’étais talentueuse. Je disais toujours qu’il se trouvait dans l’exagération, mais cela me donnait toujours une vague de confiance en moi. Alors je pense à lui et je me lance.

Je pousse la porte du bar. Mes yeux balayent l’endroit. Je retire mon casque, coupe ma musique et vais m’asseoir dans un coin, attendant mon tour. Je suis presque dissimulée, peut-être qu’ils ne me verront pas et partiront sans me faire passer… J’ai déjà l’impression de sentir les regards des autres concurrents qui me jugent, ricanent presque. Ca se voit que je n’ai pas confiance en moi, que j’ai plutôt envie de fuir qu’être ici. Seulement, je m’accroche et reste vissée sur ma chaise. J’essaie de me concentrer sur ma musique, essayant de ne pas grimacer à chaque fausse note que j’entends, chaque basse désaccordée. Bon sang… Certains ne savaient vraiment pas aligner plus de deux notes justes. Quand ils arrivent à en faire une juste. Aller ! C’est juste un mauvais moment à passer.

C’est finalement mon tour de passer. Je me mords la lèvre. Je peux encore m’enfuir. Qu’est-ce que ça changera ? Personne ne me connait ici, je suis juste la serveuse d’un bar-restaurant du coin… Je me lève… et me dirige vers la scène. Je sors rapidement la basse de sa housse, essayant de cacher mes mains tremblantes. Je branche ma basse et, en me retournant, manque de m’empêtrer dans les fils. Ca commence bien… Encore un peu et je tourne de l’œil peut-être ? Aller, on s’accroche. Je pose mon regard sur les artistes rassemblés. Je suis tellement angoissée que leur visage me semble bien flou. Je dois leur bien sembler ridicule… « Salut. » Ma voix est plus assurée que je ne le pensais. « J’m’appelle Amy et je vais jouer un morceau de Jamiroquai. » Présentation simple, sans grande ponte ni parler de mon expérience ou quoique ce soit. Je préfère laisser parler ma musique. Alors je baisse les yeux sur les cordes, plaçant mes doigts sur les cordes, puis je joue les premières notes. Comme si cela suffit à me changer, je me redressais légèrement, mon aura changeant pour devenir plus assurée. Ma maladresse sembla disparaitre en à peine deux notes. Je pus presque oubliée qu’on me regardait, alors je levais les yeux, laissant mes doigts suivre le rythme de la musique que je connaissais par cœur à force d’entrainement, presque jusqu’à m’en faire saigner les doigts. C’est que les violonistes n’étaient pas les plus adaptés pour ce genre d’instrument.

Je finis le morceau avec facilité, ce qui me remplis un peu de fierté. Je n’avais vraiment pas l’habitude de jouer devant du monde alors ne pas faire de fautes… Au moins j’avais semblé à l’aise une fois les premiers accords lancés. Je gagne quelques points. J’observe les musiciens, peu sur de savoir ce que je devais faire. « Voila… Si vous voulez m’appeler je peux vous donner mon numéro. » Aller, la timidité reviens au galop ! Je range mes affaires, ne sachant s’ils allaient délibérés maintenant pour donner leur réponse où si j’allais devoir attendre quelques jours bien angoissants.
Amelia Williams
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Amelia Williams
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Amelia Williams
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Mar 10 Sep - 11:09

A new bassist

Sometimes, risks must be taken

Le batteur et moi, depuis que notre ami s’est brisé le poignet, on n’arrête pas de le charrier. Je crois qu’il a honte de la façon dont ça s’est produit et que c’est pour ça qu’il n’ose pas nous dire comment c’est arrivé. Alors on lui invente mille et une façon que ça a pu arriver depuis. Mais le problème restait que nous n’avions plus de bassiste. Canceller un spectacle, ça passe, mais on ne peut pas se permettre de rester dans l’ombre pendant plusieurs mois. C’est le bassiste qui a proposé qu’on fasse des auditions pour le remplacer sur scène le temps qu’il soit rétabli. Au moins, quand il était à l’hôpital pour faire arranger ça, il a pensé à nous dans cette histoire, et a trouvé des solutions.

Alors nous voilà dans ce bar du Bronx, dans lequel on a l’habitude de jouer. Les employés du bar sont déjà là en train de se préparer pour la soirée, et le propriétaire est là également pour faire son inventaire et ses commandes. Moi, je me bats avec moi-même, comme à chaque fois, pour ne pas aller me commander à boire. J’ai ma bouteille d’eau. Je vais m’en tenir à ça. Ce n’est pas le moment de me bourrer la gueule. Assis à une table installée spécialement pour nous devant la scène, nous avons appelé le tout premier candidat qui… a apporté une guitare. Muet comme une tombe, j’ai croisé les bras en me demandant si ce comique venait d’avoir l’affront de dire aux deux autres de me remplacer. Tout le long de sa performance, je l’ai écouté en silence tandis que le batteur se marrait. Le bassiste, lui a prit la parole. « C’était super mec, mais on a déjà un guitariste. On recherche un bassiste. » Non mais… Le gars est donc parti et nous sommes passés à autre chose.

Deuxième candidate, une fille pas si mal, mais qui a tout gâché en ouvrant la bouche pour faire des oooh et des aaaah aux endroits où il devrait y en avoir dans la chanson qu’elle nous interprète. Et évidemment, sa voix est… Enfin… « Tu peux te rassoir. Tu sauras à la fin si tu es prise. » Le batteur et moi on regarde le bassiste et il sourit, baissant le ton. « Quoi ? On peut toujours lui dire de la fermer une fois sur scène avec vous. » Je secoue la tête, légèrement amusé, puis laisse les autres candidats défiler devant nous.

Nous avons eu le droit à des fausses notes, des mauvais accords, il y a même des chansons qu’on a pas du tout reconnu, alors qu’on les connaissait. J’ai hâte de raconter ce fiasco à Raven, tiens. Nous étions un peu découragés jusqu’à ce qu’elle arrive sur scène. Amy Williams. Je la reconnais de l’école, à Rochester, et sur le coup, je ne suis pas certain d’apprécier sa présence. Je n’ai pas envie que Rochester me rattrape. Ceux qui me connaissent peuvent voir mon inconfort. Sur ma feuille, je note le nom d’Amelia Williams. Je me souviens de cette fille qui séchaient les cours, souvent pendant plusieurs jours, et qui ne m’aimait pas plus que les autres. Quelque chose chez elle a changé. Je ne l’avais jamais vu avec aussi peu d’assurance, en fait. Mais est-ce suffisant pour qu’on puisse lui faire confiance ? Qui me dit qu’elle ne nous posera pas un lapin un soir de concert.

Ce qui me fait douter, c’est le fait que son angoisse semble s’envoler aussitôt que les premiers accords sont joués. Elle a la musique dans la peau, et son talent en témoigne. Le bassiste et le batteur sont enjoués quant à sa performance, et je ne peux nier qu’elle a un sacré talent. C’est le sien qu’il nous faut. J’en suis bien conscient et ça m’angoisse un peu. Quand elle termine sa performance et qu’elle nous offre son numéro pour qu’on puisse la contacter, je cache mon agacement face au fait que le batteur a envie de lui demander pour son intérêt personnel. Je me lève donc. « Merci beaucoup Amy. On va délibérer tout de suite et vous faire savoir qui sera pris. » Je m’adresse alors à tout le monde. « Je vous invite à sortir un moment, le temps qu’on fasse notre choix. On ira vous chercher quand ce sera fait. » Les gens alors se lèvent et sortent pendant que mes deux collègues me regardent, intrigués. Je ne regarde pas Amy, attendant simplement qu’elle sorte. Quand tout le monde est dehors, le bassiste m’interroge alors. « C’était quoi ça ? T’as bien vu comme moi ! C’est elle qu’il nous faut ! » Je hausse les épaules. « Elle a plus de talent que les autres, c’est certain, mais est-ce qu’elle est fiable ? » Le batteur se lève et s’étire. « Dis pas de conneries. On a tous vu comment la musique l’a apaisé. Elle aime la musique autant que nous. » Je soupire. Je sais qu’ils ont raison, et le bassiste croise alors les bras. « Si tu nous disais ce qui t’embête vraiment ? » Je les regarde tous les deux. Okay, j’ai pas pu m’éviter ça. « J’ai connu Amy à l’école. » « Sois impartial mec. C’est la seule qui avait le talent aujourd’hui, et visiblement, la seule qui avait l’oreille aussi quoi. Les autres ont tous faussés les notes. » Je soupire et leur donne raison après quelques minutes d’argumentation. Parce qu’ils ont raison. C’est Amy qu’il nous faut. Mais elle n’a pas intérêt à nous faire faire faux bond.

Le bassiste va la chercher alors que je me rassois et prend une gorgée d’eau. Et je me demande alors si elle m’a reconnu, non seulement.

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James Hartley
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Mar 10 Sep - 14:11
Alors que je terminais de ranger la basse dans la housse, j’entends une voix qui semble intéresser par mon numéro. Je lance un regard à celui-ci. Je n’étais pas assez naïve pour penser qu’il le voulait seulement pour mon talent de bassiste. Je n’ai pas le temps de lâcher une réplique qu’un autre des gars se lève. Je tourne le regard vers lui et sans mon cœur rater un battement. Pas pour le coup de foudre – même s’il est plutôt pas mal, ce qui a presque tendance à me dégoutter selon ma phase de dépression – mais plutôt parce qu’il me rappelle quelqu’un. Des souvenirs flous me reviennent. Souvenirs de mon adolescence, de Rochester. Il y était lui aussi. On fréquentait la même école je crois. Il faut dire que mes souvenirs de cette époque, particulièrement des dernières années… Etaient flous. Comme si mon esprit avait voulu les effacer, même si mes dernières années avaient d’école avaient presque été les plus… heureux. Plus indépendante, plus adulte, j’avais eu moins de mal à survivre.

Sauf que je ne veux pas me rappeler de Rochester. L’envie de m’enfuir me prend. Je pense légèrement à hocher la tête lorsqu’il parle et suis les autres pour sortir du bar. Je regarde la rue, désireuse de m’enfuir. Je ne voulais pas revenir là-bas. Ce type… Il n’était au courant de rien sur ma vie, mais je me doutais qu’il ne devait pas avoir une bonne image de moi. Et moi… Moi je voulais juste partir, mais quelque chose me retient. L’envie d’avoir la réponse, même si je me doutais que je ne serais pas prise, ou peut-être l’envie de dire à Captain que j’avais entrepris quelque chose, même si c’était limité. Enfin, avec le morceau que j’avais joué, aucun risque qu’ils me gardent, même si les autres avaient été de véritables catastrophes. Comme si mon corps prend la décision avant moi, je m’assois sur le rebord d’un mur, posant la basse à mes pieds et j’attends qu’ils discutent. Je regarde les autres qui m’entourent, les jaugeant. Je savais déjà ceux qui n’avaient aucune chance d’être pris et qui perdaient leur temps en restant ici. Cela dura quelques minutes, assez de temps pour que je pense une dizaine de fois à partir ou rester. Puis finalement le bassiste sort enfin. Il remercie les autres personnes et se dirige ensuite vers moi. Il me sourit, m’invitant à rentrer à nouveau dans le bar. Je le suis, sentant une nouvelle angoisse me prendre. Est-ce que je serais à la hauteur ?

La porte se referme derrière moi et me voici de nouveau dans le bar. Mon regard se pose sur le type qui devait être le batteur, puis sur le bassiste à côté de moi, dont le poignet cassé ne pouvait être que la cause de cette audition, et je détaillais leurs traits de visage et enfin je regarde le guitariste. Je me souvenais qu’il avait ramené une guitare à une époque, alors je devais bien avoir identifié les rôles. Le guitariste… James. Son prénom me revint soudainement. Je pouvais toujours m’enfuir, dire que j’étais venue pour rire… Ouais non, je n’en avais pas envie. J’essayais de me faire une réputation en tant que compositrice, si je me barrais juste après une audition cela pourrait ruiner mes épreuves. Alors je reste. Tant pis, je me dois d’affronter mon passé, de toute façon il ne sait rien. « Hm… Je suppose que vous me laissez une chance ? A moins d’avoir sérieusement un humour relativement passable. » Une touche de sarcasme. Bon… J’espérais qu’ils étaient prêt pour supporter ce genre de choses, puisque c’était à peu près tout ce que je savais faire. Ou alors ils avaient vraiment un mauvais humour et ils ne se rendaient pas compte de l’impact de ce genre de nouvelle sur moi. Ca me donnerait une excellente excuse pour me shooter. « J’espère seulement que nos vieux a priori n’empêcheront pas qu’on bosse ensemble. » Mon regard s’était tourné vers James pour de vrai cette fois, plantant mes yeux bleus dans les siens, haussant légèrement un sourcil. Je n’avais pas l’intention de me laisser marcher sur les pieds, malgré la boule d’angoisse qui enserrait toujours mon estomac.
Amelia Williams
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Mar 10 Sep - 15:00

A new bassist

Sometimes, risks must be taken

Notre grand blessé s’éloigne et je soupire. Je déteste que Rochester me rattrape. Tout de cette vie, ou presque, a résulté en chaos. En arrivant ici, j’ai laissé cette époque derrière moi et je ne veux pas avoir à stresser de cette façon. Elle n’est pas la première ancienne camarade que je rencontre. Après tout, New York reste New York, dans cet état. Mais normalement, je peux éviter ces personnes. Elle, je ne peux fatalement pas. J’ai peur de ce qui pourrait remonter en moi avec tout ça. Et j’ai gravement envie d’un verre de whisky pour me détendre. J’attrape ma bouteille d’eau et prend une gorgée. L’effet n’est pas le même, mais au moins j’ai du liquide qui me passe dans la gorge. Le batteur est occupé sur son téléphone et ne remarque rien, ce qui est parfait.

J’entends le bassiste au loin renvoyer tout le monde sauf Amy et j’essaie de contenir mon stress. Il n’y a pas de raison de paniquer, n’est-ce pas ? Elle ne connait pas ma vie, elle ne sait pas ce que j’ai vécu. Je n’ai rien à craindre d’elle. Nous n’étions même pas proches et la majorité de ma scolarité, j’ai été invisible jusqu’à ce que j’amène ma nouvelle guitare à l’école pour jouer un peu pendant les récréations. Là, les gens m’entendaient, mais c’était surtout ma petite-amie à qui ils s’adressaient. Moi je n’avais rien à faire d’eux. Je n’ai toujours rien à faire d’eux.

Visiblement, je vais devoir me faire du souci pour elle.

Allez, on se calme. Je n’ai aucune raison de paniquer. Elle ne me connait pas. Je cache donc au mieux mon trouble. Peut-être elle et moi devrions discuter en privé du passé, question de se mettre d’accord sur le fait qu’on doit oublier le passé. Quand elle entre, je donne un léger coup au batteur pour lui dire de lâcher son téléphone. Il se redresse alors sur sa chaise, enlevant ses pieds de la table, et range son appareil. Je prends une autre gorgée d’eau pour me donner une contenance.

Son regard se pose sur moi. Elle vient de me reconnaître, et je ne dis rien. Je ne sais même pas ce que je devrais lui dire. Est-ce que je devrais dire quelque chose ? « Hm… Je suppose que vous me laissez une chance ? À moins d’avoir sérieusement un humour relativement passable. » Sarcasme. Le batteur souffle un léger rire et se lève. Il lui tend la main et se présente. Moi, je me sens soudainement petit en étant le seul assis, alors je me lève aussi. Le bassiste répond alors à Amelia. « Ne t’en fais pas, notre humour n’est pas aussi moche. Bienvenue dans le groupe. » Il se présente ensuite et elle repose son regard sur moi.

« J’espère seulement que nos vieux a priori n’empêcheront pas qu’on bosse ensemble. » Ah ? Ça je ne m’y attendais pas vraiment. Enfin, dans son regard, j’ai l’impression qu’elle cherche peut-être à m’intimider. J’ai toujours été un être faible. Le mâle alpha, ce n’est clairement pas moi. Mais ce groupe, c’est moi qui l’a bâti avec le bassiste, et je n’ai pas l’intention de laisser quiconque piler sur ce rêve que j’ai de jouer de la musique. Ni elle, ni mon passé. Je croise alors les bras. « Continue de jouer comme tu viens de le faire, et surtout sois présente quand tu dois l’être, et ça devrait aller. Est-ce qu’on peut compter sur toi ? » Je n’ai pas envie de partir en guerre avec un membre du groupe. C’est moi, ici, qui prends un énorme risque en acceptant qu’on prenne dans le groupe Amy Williams. Son esprit rebelle n’a pas vraiment sa place dans notre groupe. « Ne le prends pas mal, Amy. C’est juste que la musique pour nous, ce n’est pas seulement une passion, c’est aussi un job. Je veux juste assurer nos arrières. » En disant cela, je ne montre aucune animosité. Je m’étonne moi-même. Je veux étrangement que ça marche, qu’on puisse compter sur elle, même si tout au fond de moi, elle me terrorise. Dans mes souvenirs, je ne l’ai jamais vu avec une basse. Je l’ai surtout vu avec la professeure de musique, rapidement, parfois, en train de jouer quelques notes de violon. Elle doit avoir un énorme talent à offrir à notre groupe et ce pourrait être une belle opportunité pour nous.

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James Hartley
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Mar 10 Sep - 16:12

Je crois que je cachais bien mon angoisse, mieux que tout à l’heure avant de monter sur scène. Peut-être que jouer devant eux m’avait permis de reprendre un peu une contenance. Sauf que savoir qui était James ne faisait que me la retirer un peu plus. Je devais lutter pour soutenir son regard, lutter pour ne pas me rappeler des choses du passé. Il est vrai qu’au final, il n’était pas vraiment relié à moi. Si je me souvenais bien, il était un an plus vieux que moi, donc jamais dans la même classe. Le genre de gars renfermé que personne ne remarque. Le genre de personne que je remarquais malgré tout, parce que la rue me l’avait appris. Toujours remarqué les plus en retrait, parce qu’ils étaient parfois plus dangereux que les gros caïds. Bien sûr, mon intérêt n’était que de méfiance, jamais je ne l’avais trop approché, même lorsqu’il avait ramené sa guitare. Enfin… Il m’avait un peu plus intéressé à ce moment, moi qui faisais de la musique depuis longtemps et je l’écoutais souvent discrètement jouer. Je me rappelais que j’aimais bien la façon qu’il avait de faire, même s’il était encore débutant à l’époque et je sentais qu’il ne faisait pas ça juste pour attirer l’attention. Il aimait vraiment ça.

Je chassais ces souvenirs qui me semblaient de plus en plus clair pour me concentrer sur la conversation. J’avais salué le batteur en lui serrant la main, toujours aussi peu habitué à ce genre de civilité. C’est que papa-maman n’ont jamais été là pour montrer l’exemple sur la politesse voyez-vous. Pensée ironique que je chasse rapidement. J’avais ensuite regardé James. Je ne voulais pas être provoquante, ni me montrer comme la plus forte, mais j’étais si habituée à ce qu’on tente de m’écraser que c’était devenu un réflexe, même maintenant après tout ce qui m’était arrivé. Et sa réponse me met un peu plus sur la défensive. D’accord je ne lui ai rien prouvé dans notre jeunesse sur le fait qu’il puisse compter sur moi, mais de là à m’envoyer la question, me coupant presque la notion de retraite. « Je ne suis pas venue ici pour jouer les figurantes, même si je ne joue que quelques semaines avec vous. » Maintenant qu’ils semblaient vouloir me prendre dans leur groupe, je devais me préparer au fait que leur bassiste se rétablisse et que je doive partir rapidement. De toute façon, je ne resterais pas assez longtemps pour m’attacher. Cœur de glace.

Puis James cherche à adoucir la situation. Je tente de me détendre. Entre mon angoisse et ça, j’ai dressé toutes mes barrières et je sors les griffes. Mauvaise comparaison… Qui me fait me rappeler un surnom que je hais au plus haut point. Nouvelle pensée que je chasse. Je ferme les yeux un instant, essayant de me calmer, puis je les rouvre en affichant un mince sourire. « Désolé, le stress me met sur la défensive, mais la musique n’est pas qu’une passion pour moi non plus. J’essaie de faire carrière aussi, même si c’est sur un autre domaine » Bon, je n’allais pas leur raconter toute ma vie, mais s’il apprend ça, je suppose qu’il sera un peu moins méfiant ? « Alors je n’ai pas l’intention de jouer les absentes. Et puis, je ne me rappelle pas avoir rater un seul cours de musique à l’époque. » J’avais rajouté cela avec une légère pointe d’humour pour alléger le tout de notre conversation. C’était la vérité, surtout que nous avions cours de musique ensemble pendant un temps. Parfois un supplice pour moi lorsque les autres soufflaient plus qu’ils ne jouaient avec les flûtes, mais cela je le gardais pour moi. Je n’aimais pas mettre en avant ma capacité à accorder un instrument sans l’aide d’un accordeur, cela faisait tout de suite trop arrogant. Mon côté rebelle le faisait déjà bien assez pour moi.
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Mar 10 Sep - 23:07

A new bassist

Sometimes, risks must be taken

Je crois que j’ai ouvert les hostilités avec ma question. Après tout, en lui demandant si on pouvait compter sur elle, c’était d’insinuer que j’en doutais, après tout, non ? Du coup, je reprends lui demandant de ne pas le prendre personnel, expliquant ma position ici, ce que nous faisons. Après avoir vu l’angoisse disparaître de sa personne aussitôt qu’elle a joué ses premières notes, je me doute qu’elle est passionnée aussi, que la musique est aussi importante pour elle que pour nous. C’est évident. Peut-être est-ce un truc entre musicien. On sait peut-être reconnaître la passion chez les autres, parce qu’on vibre sur les mêmes ondes.

Me dire ça développe alors une certaine curiosité chez moi. Qui est Amelia Williams ? J’aimerais beaucoup connaître son parcours musical. Le reste de sa vie… Enfin, je n’ai pas à le savoir. Ça ne me regarde pas. Si moi on me disait qu’on veut en apprendre plus sur mon passé, je me braquerais sans doute. C’est peut-être le cas d’Amy également. À entendre sa réponse, je sens facilement qu’elle est sur la défensive. Elle est ici pour jouer de la musique, avec nous. Et du coup, je lui explique que ça n’a rien de personnel. Absolument rien. Non. Du tout. Enfin… J’ai peur du passé. C’est personnel sur ce point, mais elle n’y est pour rien. Je ne peux pas lui cracher du venin pour ça. Elle ne m’a rien fait de mal, après tout.

Amelia ferme les yeux un instant et je vois le regard désapprobateur du bassiste qui semble vouloir me dire d’arrêter mes conneries immédiatement. Je le regarde sans comprendre. Je n’ai rien fait de mal non plus. Je n’ai fait aucune attaque personnelle. Du moins, ce n’était pas mon intention. Je n’attaque personne. Je n’attaque que si je me sens menacé, et là, ce n’est pas le cas. Mon regard se pose sur elle qui me regarde aussi. Je crois discerner un mince sourire sur ses lèvres. Elle s’excuse alors. Comme je l’avais senti, elle est sur la défensive. Elle m’explique ensuite que la musique est une passion pour elle aussi, qu’elle essaie d’en faire une carrière. Vraiment ? C’est cool.

Quelque part au fond de moi, j’espère que son passage avec nous aura été un pas vers cette carrière qu’elle cherche. Nous ne sommes pas un grand groupe, mais la musique est un langage avec lequel nous pouvons tous nous comprendre. Je hoche donc la tête. Qu’importe le domaine, je me surprends à lui souhaiter qu’elle réussisse. Elle me rassure alors en me disant qu’elle n’a pas l’intention de nous abandonner en étant absente, mentionnant qu’elle n’a raté aucun cours de musique à l’époque où nous étions à l’école.

Étrangement, même si elle fait mention du passé, un sourire s’affiche sur mon visage. J’essaie de me souvenirs et, en effet, il me semble l’avoir vu plus souvent en cours de musique qu’ailleurs dans toute l’école. J’ai le vague souvenir des flûtes si mal jouées. Moi, j’ai toujours été doué avec la flute à bec. Et c’est dommage que ce soit le seul instrument à vent que j’arrive à maîtriser, parce que ce n’est pas avec ça que je vais faire carrière.

Ma main se tend vers elle pour qu’elle la serre. Signe de paix. « Bienvenue dans le groupe Amy. » Le visage de notre ami le bassiste s’illumine d’un sourire. « En tout cas, Amy, après t’avoir entendu jouer, je suis rassuré. J’avais peur de devoir laisser ma place à un des clowns qui sont passés avant toi. » Je rigole avec le batteur. « Oui, enfin, je n’aurais pas voulu partager le micro avec la deuxième qui a passé. » J’ai déjà oublié son nom, pas que ce soit vraiment important. Le batteur prend alors la parole. « Où t’as appris à jouer comme ça d’ailleurs ? »

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Mer 11 Sep - 9:06

L’idée que James puisse m’accuser qu’on ne puisse pas compter sur moi, m’agace. Il ne connait rien de moi, il ne sait pas si je peux être fiable ou non. Je le suis, dès lors que cela m’intéresse et ce groupe m’intéressait, même si cela ne risquait pas de me faire connaitre comme je le désirais. Je cherchais simplement différentes expériences. Il ne faisait que se baser sur mon absentéisme de l’époque. James ne savait rien de mes raisons. Il n’avait pas à me juger de la sorte. Etait-ce personnel cette façon de me rejeter ? Nous ne nous étions jamais appréciés, jamais détester non plus. Je ne me rappelle pas lui avoir fait quoique ce soit pour qu’il m’en veuille… Il essaie de se rattraper et moi j’essaie de me détendre. J’étais en permanence sur mes gardes, bien trop réactive. James ne pouvait pas m’en vouloir, il ne faisait que se baser sur ce qu’il connaissait de moi. Simplement, quand on sait contre quoi j’ai dû me battre pour venir ici, cela est vexant. De plus, j’avais l’impression qu’il me disait que je prenais la musique à la légère… La musique c’était toute ma vie. La seule et unique raison pour laquelle j’étais encore en vie aujourd’hui, à laquelle je me suis accrochée tout ce temps. La musique était ma raison de vivre.

Heureusement, je réussis à me contenir. J’avais toujours maitrisé mes sentiments, mais lorsque j’étais trop perturbée émotionnellement, je perdais bien plus facilement le contrôle. Après mes crises d’angoisses, j’étais une véritable bombe ambulante. Finalement, James me tend la main, signe d’acceptation de mon entrée temporaire dans le groupe. Je la saisis. « C’est un plaisir. » Plaisir très angoissant puisque je craignais de paniquer à la première représentation. C’est à ce moment que j’avais le plus de chance de les lâcher… Mais ni pensons pas pour le moment.

J’écoute la conversation des gars, me sentant légèrement à l’écart. Ils semblent très complices tous les trois. Une complicité que je n’avais avec personne. Enfin si… Je plonge ma main dans ma poche, serrant mon téléphone portable. Mon seul véritable contact avec un humain provenait de cet appareil froid. L’idée de le rencontrer m’avait souvent traversé l’esprit, mais la crainte prenait le pas sur ma décision. La question que me pose le batteur me ramène à la réalité. Je lève les yeux vers lui. « Un artiste de rue qui m’a appris les bases. Je savais déjà jouer de la guitare alors ça été plus rapide. Le reste c’est des vidéos youtube. » J’avais une bonne mémoire musicale et je n’avais pas forcément besoin d’une partition pour savoir quelle note jouer. L’avantage de mon oreille. Puis je tournais la tête vers James et le bassiste. « Je me demandais si vous aviez des enregistrements de vous en train de jouer ou bien les partitions de la basse des morceaux que je devrais jouer. » J’angoissais un peu pour la suite des événements. Les répétitions, les dates de concert se rapprochant et… Tout le reste.

Petite inspiration pour garder mon calme. Le bassiste partit fouiller dans son sac pour me rendre les partitions, quant au batteur, sentant qu’on entrait dans une partie plus administrative, il s’éloigna pour retourner sur son téléphone. Me voilà seule avec James… « Vous avez un calendrier de répétition ou quelque chose comme ça ? Pour savoir combien de temps j’ai pour me préparer avant votre prochaine date. » Je pensais à tout ce qui pourrait poser problème et repris. « Ah, je suis également serveuse. Je peux me libérer parfois, mais c’est parfois un peu compliqué. » Avoir un patron macho qui poserait bien la main sur ses employées n’avaient rien de très pratique également.
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Mer 11 Sep - 14:46

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Sometimes, risks must be taken

Amy saisit ma main et je hoche la tête à sa réponse. Je discute alors avec les gars, conversation dans laquelle on a intégré Amy en lui parlant, à la base, mais elle semble ailleurs. Je n’en fais pourtant pas de cas. Elle ne nous connait pas après tout. C’est le batteur qui la ramène à la réalité en s’adressant directement à elle, lui demandant où elle a apprit à jouer de cette façon. Je m’appuie alors sur la table et écoute la réponse. Ça m’intéresse. Je ne l’avais jamais vu avec une guitare ou une basse avant. Je ne sais pas cependant si je dois être surpris par sa réponse. Dans mes souvenirs, elle avait du grand talent, bien plus que moi. Mais en même temps, ce n’est pas n’importe qui qui pourrait apprendre juste comme ça, sans aide ou sans cours.

Le batteur semble impressionné et la complimente sur le sujet. Elle tourne la tête vers le bassiste et moi, nous demandant si nous avons des enregistrements ou si nous avons les partitions de ce qu’on joue. Elle a dû déjà capter que ce n’est pas notre ami à la batterie qui s’occupe de la gestion du groupe. Je regarde alors le bassiste qui lui répond qu’il a tout ce qu’il faut. Il part ensuite chercher le tout tandis que le batteur va se chercher quelque chose au bar, bien que pas encore ouvert, s’enfermant dans son téléphone. Amy et moi sommes donc laissés seuls, face à l’autre.

Mais pas de malaise. Tout va bien. J’ai hâte de rentrer et d’être seul, enfin. Cette journée a été longue déjà. Amy prend la parole avant qu’un silence s’installe et je la regarde. Je me penche alors pour prendre mon sac et sortir un petit agenda, la laissant poursuivre sur le fait qu’elle est serveuse. Je hoche la tête, notant cette information dans un coin de mon esprit. « Ne t’en fait pas. On a tous un boulot en dehors du groupe. On comprend tout à fait. » J’ouvre mon agenda alors et cherche la date du prochain concert. « Dans trois semaines on a notre prochain concert. » Je lui montre l’agenda à la date du concert, pour qu’elle note ça, dans sa tête ou ailleurs, et la regarde. « En général, on se voit minimum deux fois par semaine. On essaie de faire ça les mardi et jeudi. Mais comme je travaille au zoo et que ça ferme autour de 17h - 17h30 tous les jours, je suis à peu près toujours libre les soirs et je n’ai rien les weekends. Donc je peux toujours aider si jamais tu as besoin de plus. » En général, mes weekends je les utilises pour relaxer, gratter ma guitare, prendre du temps pour moi, me préparer à affronter la semaine et à fréquenter des gens. Mais pour trois semaines, ça devrait aller si je dois lui donner un peu de temps.

Pour une raison que j’ignore, je garde pour moi que le bassiste aussi est généralement libre les soirs, maintenant qu’il a le poignet brisé. Je ne sais pas, mais peut-être que je n’ai pas envie qu’il se mette à l’interroger sur moi à l’école. Oui, ce doit être ça. Je n’ai pas envie qu’on sache le moindre détail, bien qu’elle ne sache pas grand-chose. Mais elle doit en savoir juste assez. Comme le fait que j’avais une petite amie à l’époque, mais que juste avant j’étais toujours seul. Juste ça, c’est déjà un détail de trop. Alors oui, voilà, ce doit probablement être pour ça que je ne lui dis pas ça. Je ne veux pas partager ma vie avec les autres.

« Et hum… Toi, j’imagine que tu dois travailler plus souvent les soirs en fait. En général, pour les pratiques, on se rejoint autour de 18h, et on se commande une pizza. Ça te va ? »

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Mer 11 Sep - 16:55

A dire vrai, j’avais essentiellement appris la basse sur internet, seulement je ne pouvais pratiquer. Après tout, je n’avais pas les sous pour acheter une basse. Je payais donc un bassiste de rue pour lui emprunter son instrument. De l’argent que j’avais piqué aux passants. Rien de très glorieux et dont je ne faisais étalage. Après tout, c’était illégale et cela montrait ma classe sociale, mon passé de délinquante. Je n’avais aucune envie qu’ils découvrent cette part de mon passé. A vrai dire, je préférais qu’ils n’en sachent rien. Je me demandais si James avait pu deviner quoique que ce soit à l’époque sur moi. Avec le temps, j’avais appris à cacher mes bleus et sinon, je mentais sur leur provenance, tout comme mes os cassés. C’était de plus en plus facile à force. De plus, mon côté casse-cou n’échappait à personne et personne n’avait jamais trouvé à redire sur mes mensonges. Personne ne cherchait à les remettre en question à dire vrai. Sauf que je ne pouvais me retirer de la tête que James puisse savoir…

Cette idée me fait angoissée à nouveau. J’observe le guitariste qui reprend après mes questions. Il m’excuse pour mon emploi du temps et j’espère pouvoir me libérer aussi souvent que je le pourrais. J’observe la date qu’il me désigne. Trois semaines… Trois semaines pour me préparer, pour affronter l’angoisse de tout ceci. Trois semaines pour me traiter de folle et d’inconsciente. Je sortis mon téléphone pour noter la date, puis je relève la tête vers lui lorsqu’il reprend. Je tiquais lorsqu’il parla du zoo, me faisant penser à Captain… Peut-être qu’ils se connaissaient. La coïncidence serait impressionnante, mais cela me laissait l’occasion de lui demander son avis sur James. Puis je fus prise de court par sa proposition qu’on se voit plus souvent. Peut-être à cause de mon envie de fuir mon passé, je m’étais dit que lui aussi voudrait limiter nos contacts… « Je vais essayer de m’arranger au boulot pour ces jours-là. Mon patron me doit tellement d’heures supplémentaires que je devrais réussir à négocier. » J’aimerais un maximum ne louper aucune répétition.

Puis je glissais une mèche derrière mon oreille, réfléchissant à sa proposition. « Merci de vouloir prendre du temps libre avec moi, mais je pense que ça ira. Sinon je pourrais poser mes questions au bassiste lors des répétitions, à moins qu’il ne soit pas là ? » Ca me paraissait presque logique qu’il continue de venir, mais j’étais ignorante de ce qui pouvait se passer dans un groupe. Je n’avais jamais fait parti d’une telle entreprise. Je remarquais alors que j’avais enroulé une de mes mèches blondes autour de moi doigt. Je laissais retomber ma main. « Je peux cette fois réellement donner mon numéro de téléphone, histoire de prévenir s’il y a un problème quelconque. » La plupart de mes contacts étaient les numéros des autres employés du restaurant où je travaillais et simplement pour des relations de boulot, pas vraiment d’amitié.

Je pensais qu’il aurait terminé de me parler, mais il enchaine pourtant. Je hoche légèrement la tête. « Ca dépend, le restaurant où je bosse est ouvert tôt le matin jusqu’à tard le soir, donc faut que je négocie, j’essaierais de faire de mon mieux, mon patron n’est pas le plus agréable. Sinon ça me va pour le reste. » Au pire, je ferais quelques nuits blanches supplémentaires et me gaverais de café pour rester debout. Ce ne serait pas la première fois. « Au fait, tu sais combien de temps je vais devoir remplacer votre bassiste ? Juste pour me donner une idée, ça va dépendre de sa rééducation aussi. » J’étais bien placée pour savoir qu’une fois un poignet cassé, il faut attendre de pouvoir retrouver sa maniabilité ainsi que celle des doigts pour pouvoir jouer correctement à nouveau.

Le bassiste revient pour me donner les documents que j’avais demandé et je regardais rapidement les morceaux qu’il m’avait tendu. « Vous jouez chaque fois tous les morceaux ou vous faites une sélection ? » Bon, après ça je devrais avoir toutes les réponses à mes questions et je pourrais rentrer chez moi. J’avais hâte d’annoncer la nouvelle à CaptainZero. Il serait certainement impressionné. Ce n’était pas mon genre de passer sur scène malgré ma joie de jouer de la musique.
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Ven 13 Sep - 21:50

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Quand elle glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille, je me surprends à la regarder d’un œil nouveau. Sans rien laisser paraître, je me surprends à la trouver jolie. C’est la première fois que je la vois de cette façon, aussi. C’est… bizarre. Moi qui étais si indifférent avant… Pourquoi tout à coup je pense ainsi ? C’est con. Je n’ai aucune raison. Il y a pourtant quelque chose de familier chez elle, outre le fait que je la connaissais avant. Et ça m’énerve de ne pas mettre le doigt sur ce que ça peut bien être.

Enfin, j’écoute mine de rien ce qu’elle me répond. Elle n’a pas besoin que je lui donne de mon temps. Bien, bien, bien… Je crois… Elle parle de Steven. C’est normal qu’elle lui pose ses questions à lui. C’est lui le bassiste. C’est lui qu’elle va remplacer. « Oui, il viendra aux répétitions. Il reste super investi, alors tu n’auras pas de problème de ce côté-là. À moins qu’il ait un rendez-vous avec le médecin, en même temps que notre répétition, mais après 18h, ce serait surprenant. » Pendant que je parle, mon regard s’attarde sur sa mèche enroulée autour de son doigt. Je reprends alors mes esprits et regarde les deux autres membres du groupe en train de discuter au bar. Steven n’était-il pas parti chercher les partitions ? Je repose mon regard sur Amy quand elle me demande si elle peut laisser son numéro de téléphone. « Oui, évidemment. » Je sors donc mon téléphone de ma poche et fouille dedans pour aller ajouter un nouveau contact. Je lui tends ensuite le téléphone, veillant à ce qu’elle ne fouille nulle part dessus. Ce n’est pas parce que je n’ai pas confiance, mais bien parce que je suis possessif de cet objet. C’est la seule façon que j’ai de pouvoir joindre Raven 24h sur 24. Mon ordi restant à mon appartement.

Pendant qu’elle entre son numéro, je l’interroge sur son emploi, ses horaires. Elle me répond en parlant de son patron et je hoche la tête. Je sais ce que c’est les patrons. Si le sien est chiant, ce sera peut-être un peu compliqué pour les pratiques, mais on s’arrangera. Elle me rend alors mon téléphone et m’interroge maintenant au sujet du temps qu’elle sera avec nous. « Steven a dit qu’il devrait perdre son plâtre d’ici deux mois, mais ça prendra sans doute trois ou quatre mois avant qu’il puisse recommencer à jouer. J’aimerais pouvoir te donner une réponse plus précise, mais c’est tout ce qu’on sait. » Je lui envoie un message texte pour qu’elle ait mon numéro aussi.

Puis une autre question vient d’elle et je repose mes yeux sur elle, enfouissant mon téléphone dans ma poche. À sa question, je me retourne vivement. J’ai failli oublier de lui donner la liste. « Merci de me le faire penser. J’ai notre playlist ici. » Je fouille dans mon sac et sort trois feuilles pour les lui tendre. « Celle-là, c’est ce qu’on va jouer au prochain concert. Il y en a quatre qui sont des compositions. Les deux autres feuilles, c’est notre répertoire en général. Steven devrait… » Je me retourne alors. « Hé, Steven, qu’est-ce que tu fais ? » Il me regarde et se lève comme s’il venait de se souvenir qu’il avait des feuilles à donner à Amy. Quand il arrive à notre hauteur, il lui donne un dossier rempli de feuilles. « Tu devrais avoir tout là-dedans. Si tu as des questions, tu pourras toujours me contacter. Avec ce truc-là, » il pointe son plâtre, « j’ai pas grand-chose à faire de mes journées. »

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Sam 14 Sep - 12:16
J’étais pensive, essayant de penser à ce que je devais faire, comment j’allais m’organiser. Pour le moment je n’avais aucun autre projet, une chance car bien souvent mes créations me prenaient un certain temps. Même pour un court-métrage – entre deux et trente minutes pour certains quand même – cela me prenait un temps considérable. J’étais nouvelle, je ne voulais pas me rater alors que j’essayais de me lancer. « Effectivement, il risque d’être souvent là. Mais je retiens ta proposition. » Je lui fis un léger sourire. J’essayais de paraitre moins froide que d’habitude, ne souhaitant pas faire plus mauvaise impression qu’il n’avait déjà. Dans tous les cas, je doutais sincèrement de lui demander de l’aide. Pas parce que j’étais trop fière pour cela, mais plutôt… Parce que je ne me sentais pas capable de lui envoyer un message. Je détestais les messages, ça me stressait tout autant, à part avec CaptainZero, mais la situation était différente avec lui.

Puis James me tend son téléphone et je le saisis. J’enregistrais mon identité et mon numéro, le lui tendant par la suite. J’avais fait vite, ne cherchant pas à voir quoique ce soit que son nouveau contact. Je n’aimerais pas que quiconque face la même chose avec mon téléphone. Je n’avais pas grand-chose dessus, mais je ne tenais pas à ce que quelqu’un lise mes échanges avec Captain. Peut-être qu’il avait aussi ce genre de lien également. Enfin bon… Je n’avais aucun intérêt à plonger plus profondément dans ces secrets. Je lui rendis ensuite son téléphone et secoue légèrement la tête aux mots qu’il ajoute. « Ne t’en fais pas, je me doutais que je n’aurais pas une réponse précise, mais ça me donne une idée de combien de temps je vais rester avec vous. » Trois à quatre mois donc… Je ne sais pas si la nouvelle me réjouit ou m’angoisse un peu plus. Dans l’un ou l’autre des sens d’ailleurs.

Je sortis mon téléphone et enregistre le numéro qui vient de s’afficher sur mon écran. Je le range rapidement. Je repose mes yeux sur lui, le suivant lorsqu’il fouille son sac et attrape les feuilles qu’il me tend. « Je vais essayer d’apprendre vos compositions rapidement pour pouvoir avancer avec vous. » Puis Steven se fait rabrouer, venant rapidement. « Entre toi et James, je risque d’avoir pas mal d’aide. James a mon numéro, alors il pourra te le donner au cas où. » Les choses semblaient tirer vers la fin et ce n’était pas plus mal ainsi. Toute cette pression que je m’étais mise m’avait épuisé. Et j’étais pressée d’envoyer un message à Captain. « Bon eh bien… » J’étais un peu mal à l’aise de mettre fin à la conversation de la sorte, j’ignorais comment faire pour ne pas donner l’air de m’enfuir. « Je pense que j’ai tout ce qu’il me faut ? Je vais me mettre au boulot tout de suite et on se voit mardi prochain ? » Cela me laissait quelques jours pour apprendre les morceaux.

Après quelques échanges, je finis par sortir du bar et partir avec ma basse sur le dos. J’attendis d’être tranquillement posé chez moi pour sortir mon téléphone. Hey ! Tu devineras jamais ce que j’ai fait aujourd’hui ! Je laissais quelques minutes le temps que Captain lise mon message et y réfléchisse., puis j’envoyais un nouveau message. J’ai passé une audition pour entrer dans un groupe de musique en tant que bassiste !. A nouveau je laisse un peu de temps pour lire le message et continue. Bon, c’est que temporaire. C’est leur bassiste qui s’est cassé le poignet et du coup je le remplace. Ils se produisent dans des bars ce genre de choses. Ca durera que quelques mois, ensuite je retourne dans l’ombre. Bon, c’est stressant pour moi, je flippe de devoir aller devant un public. J’étais particulièrement fière de lui dire ça, mais à la fois… Très angoissé de l’entreprise dans laquelle je m’étais lancée. Je savais bien qu’il allait m’encourager. C’était mon ami, il trouvait toujours les mots pour me soutenir.
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Sam 14 Sep - 22:30

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Au moins, ma proposition n’est pas totalement passée à la trappe. Enfin. C’est toujours mieux qu’elle demande à Steven, mais au moins, elle sait que quelqu’un sur qui compter pour de l’aide si notre bassiste ne peut pas. Je la sens moins froide qu’au début, et ça me rassure d’avoir cette impression de faire du progrès. Si on doit travailler ensemble, mieux vaut qu’on fasse table rase du passé. Surtout moi en fait. Elle ne semble pas trop m’en tenir rigueur, au moins. J’interpelle Steven qui, enfin, revient vers nous pour donner à Amy les partitions. Celle-ci nous dit qu’elle va essayer d’apprendre les compositions rapidement et je hoche la tête en guise de réponse. Si elle a pu apprendre la chanson qu’elle vient de nous jouer sur Youtube, je ne suis pas trop inquiet pour elle.

Quelques minutes plus tard, elle nous quitte, et je vais m’asseoir au bar avec les deux autres. Au moment où je m’apprête à commander, Steven met une main sur mon épaule, comme pour me freiner, et je le regarde avant de commander un soda. « Ça va ? J’y ai droit ? » Steven roule les yeux et on discute pendant une petite heure. Je suis encore avec eux quand mon téléphone vibre dans ma poche. Tout de suite, le nom de Raven me fait sourire et illumine ma journée. Elle a l’air bien enjouée vu son message. « Ça risquerait d’être long si j’essayais. Dis-moi tout ! » Je remets mon téléphone dans ma poche comme si rien ne venait de se passer, et sans me faire interroger. De toute façon, les deux savent que je suis secret sur ma vie et que je risque de ne pas leur donner de réponses.

Je continue de participer à la conversation. Quand mon téléphone vibre à nouveau, je suis en train de rire avec eux, mais mon sourire disparaît doucement quand je regarde sa réponse. Elle a passé une audition en tant que bassiste ? Tu parles d’une coïncidence, on a justement… Minute. Je fige en relisant son message. Mon sourire est totalement disparu et je me sens… J’avale difficilement ma salive. Je pense que je viens de pâlir à vue d’œil aussi. « Hé, Jim, ça va ? » Je relève les yeux sur les deux autres et me racle la gorge. « Hum… Je… Je vais devoir vous laisser les gars. » Sans dire quoi que ce soit de plus, je me lève et va prendre mes choses avant de sortir. À peine dehors, je reçois un nouveau message. À nouveau, je fige sur place. Elle vient exactement de me confirmer que c’est elle.

Je viens de rencontrer Raven. Je viens de la rencontrer. Elle était là, juste là. Et je la connais depuis longtemps. Mon cerveau a du mal à assimiler l’information. Raven est Amelia Williams. Raven est cette fille qui ne me disait rien à l’école. Amelia est la fille, la seule personne, à qui j’ai tout confié sur ma vie. Je tremble. Mon cœur palpite. J’ai mal à la tête. Je pense. Je ne sais pas. En tout cas, j’ai l’impression qu’elle va exploser. Je n’arrive pas à lui répondre. Je suis complètement figé, les yeux sur l’écran, à relire et relire le message, juste au cas où j’aurais mal lu et mal comprit.

Mais non. J’ai bien compris. Ça ne peut pas être une simple coïncidence. Le hasard ne fait pas AUSSI BIEN les choses. Allez. Je dois me donner du courage un peu. Je dois lui répondre quelque chose ! Mais quoi ? Je lui dis que je suis CaptainZero ? Que je suis James ? Que je suis un des membres du groupe qui vient de l’engager ?! Non ! « C’est vrai ?! C’est un grand pas ça ! Je suis fier de toi ! C’est cool que tu aies été prise aussi. Enfin, j’assume, puisque tu dis que tu vas le remplacer pendant quelques mois ? Et pour le public. T’as qu’à imaginer tout le monde nu. Il paraît que ça aide Wink » J’essaie de faire paraître mon sarcasme. J’ai paniqué. Je n’ai pas pu lui dire qui je suis. Je n’en ai pas été capable. Elle ne peut pas savoir. Pas maintenant. C’est… Je sens que je suis sur le point d’exploser. Si moi je me sens comme ça, j’ose croire qu’elle aura la même réaction si je lui dis. Non. Je dois faire ça en douceur. Et… je n’ai aucune idée comment.

Je commence à avancer vers mon appartement, mon palpitant battant si fort que j’ai l’impression de m’en essouffler. « Le groupe est sympa au moins ? Ils ont l’air de quoi ? » Autant savoir ce qu’elle pense de nous. Autant savoir ce qu’elle pense de moi… Et je réalise alors que je commence à avoir une double identité. Ça va être compliqué tout ça, n’est-ce pas ?

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Dim 15 Sep - 9:30
En arrivant chez moi, j’avais sorti ma basse de son étui pour le poser sur son socle. C’était amusant comme les lieux pouvaient changer selon mes passions. Petit à petit, j’avais installé mon appartement un peu comme je le voulais. La pièce la plus importante pour moi était certainement la plus encombrer. Dans mon bureau, il y avait mes différents instruments – mon violon une guitare sèche et la basse que j’ajoutais au décors – mais également mon bureau avec un ordinateur fixe et deux écrans pour la composition. Mine de rien, j’avais beaucoup accumulé en quelques années, mais c’était bien les seules choses de valeurs chez moi. Avec mon étagère où se trouvait mon appareil photo et ma moto en bas. Enchainer trois boulots et quelques vols de portefeuilles valaient le coup à force. Et sourire en travaillant dans un restaurant aussi. C’est fou le nombre de pourboires qu’on obtient en minaudant et en ouvrant son décolleté. Je détestais faire ça, mais en même temps… L’uniforme faisait déjà la moitié du travail sans que je ne le veuille. Enfin bref…

Pour le moment je voulais me détendre un peu et consulter mes messages. C’était étrange que Captain ne me réponde pas. Il était peut-être occupé qui sait ? Je sortis alors les partitions qu’on m’avait donné pour les consulter, essayer d’imaginer ce que cela pouvait donner en musique. Puis mon téléphone vibra enfin et je lus le message. Un sourire étira mes lèvres au fur et à mesure, puis un léger rire s’en échappa à la fin de son texte. Je ne mis pas de temps pour répondre. Je ne m’étais jamais bien longtemps dans nos conversations les plus posées. Dès qu’elles devenaient un peu plus sensibles ce n’étaient plus la même chanson. Il faut dire que je n’avais toujours pas trouvé le courage de lui avouer ce qui s’était passé quand j’avais disparu. « Bien sur que je suis prise, sinon je t’enverrais pas ce type de message. Plus du genre ‘’Je suis nulle, je sais même pas ce qui m’a prit de faire ça’’. Bon, la deuxième partie, je la pense même maintenant, parce que j’ai jamais voulu me mettre en avant. Et pour le public… Merci, j’ai pas demandé une vision d’horreur, tu en as d’autres des idées bêtes ? facepalm » Bien évidemment, Captain me connait assez pour savoir que ce que je lui envoie est du second degré et qu’il ne doit pas mal le prendre. Et je le connais assez pour savoir qu’il avait fait de l’humour.

Toujours prête à travailler, je repose mon téléphone pour prendre ma basse, sans la brancher, et fit les premiers accords. J’avais une bonne mémoire musicale, mais il me faudrait plus que les quelques jours avant la répétition pour apprendre toutes les musiques. Au moins je pouvais les travailler assez longtemps. Je repris mon téléphone et regardais le message de Captain, réfléchissant un instant. « Je suis pas restée longtemps avec eux donc je peux pas encore trop te dire, mais comme première impression ça va. T’as le bassiste. Il a l’air assez sympa et tranquille. Puis le batteur. Bon, lui semble plutôt du genre dragueur, mais je sais pas s’il est lourd ou pas, va falloir que je me méfie. Et enfin, le guitariste… Il est pas mal » J’envoyais le message en l’état, réfléchissant à la façon dont je devrais tourner ma phrase, ne remarquant pas tout de suite le double sens de ma phrase. C’est que j’étais plus concentrée sur le fait que je le connaissais que sur la façon dont je le trouvais. « Le guitariste… Je le connais. On était dans la même école. On se parlait pas vraiment à l’époque, mais j’ai peur qu’il puisse savoir quelque chose sur moi… J’ai pas envie que mon passé me rattrape. » Je craignais qu’il me parle de mes bleus, parfois visible, ou des quelques fois où j’avais eu des plâtres, ou encore mes absences régulières… Je n’avais aucune envie qu’il me remémore tout ceci, alors je pensais me mettre à l’écart, plus encore qu’à l’époque. « Mais bon, maintenant que je me suis engagée là-dedans, je ne vais pas me dérober. D’ailleurs, je pourrais te retourner la question, tu le connais peut-être mieux que moi, il m’a dit qu’il bossait dans un zoo. C’est peut-être un de tes collègues. Il s’appelle James. » C’est vrai que James était un prénom courant, peut-être devrais-je préciser son nom de famille. Enfin il me le demanderait si ça lui disait quelque chose.
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Mar 17 Sep - 0:21

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Sometimes, risks must be taken

Je suis con. Je viens de m’engager sur une route très glissante, très dangereuse. Je ne me vois pas sortir de cette situation facilement. Je ne pourrai même pas prétendre, si elle découvre la vérité, que j’ignorais que c’était elle. Elle m’a donné bien trop de détails pour me laisser croire que c’était moi. Si un idiot comme moi a pu faire le lien, alors tout le monde le peut. J’aurais dû lui dire. Je regrette déjà. « Ne dis pas ça. Tu n’es pas bête. Ça a payé après tout, non ? Je suis certain qu’ils t’ont adoré. Et j’en ai toujours des idées bêtes. Tu me connais. » Manque d’émotions dans mon message. Je n’ai mit aucun smiley. Ça ne veut rien dire, je sais. C’est peut-être mon humeur qui me donne l’impression de laisser transparaître dans mon message. D’un point de vu objectif, elle ne se doutera peut-être de rien. J’essaie donc de me convaincre que tout va bien.

Mais c’est perdu d’avance. Je n’arriverai pas à me reposer. J’ai envie de parler, de dire ce que j’ai sur le cœur, mais je n’ai personne. Je n’ai personne sauf Raven à qui me confier normalement. Et Raven est exactement la dernière personne à qui je peux parler de la panique qui m’habite. Je n’ai pas de famille non plus. La seule chose que j’ai, ou du moins que je peux avoir, c’est l’alcool. L’alcool a toujours été une amie dans les moments comme celui-ci. Mais c’est une très, très, très mauvaise idée.

Bientôt, je suis essoufflé. Ma panique me fait marcher si vite que j’ai l’impression d’avoir couru jusque chez moi. Je monte les escaliers de l’appartement et entre dans le mien, verrouillant la porte. Après lui avoir posé ma question, je dépose ma guitare et me rend à la cuisine, sortant une bière du réfrigérateur. C’est honnêtement un réflexe. Je n’ai aucun contrôle sur mon corps. C’est ce que je fais quand je suis dans cet état. Je pose bruyamment la bouteille sur la table et m’appuie sur cette dernière, baissant la tête et inspirant profondément pour tenter de résister, de me calmer. Je me sens trembler, j’ai même un petit frisson, une sueur froide. L’appel de la boisson est fort, mais la vibration de mon téléphone l’est davantage, simplement parce que c’est un message de Raven.

J’ai la trouille de lire son message, mais mécaniquement, mes doigts appuient sur l’écran pour faire apparaître son message et je lis attentivement sa réponse. J’y met autant d’attention qu’à tous les autres messages qu’elle a pu m’envoyer avant. Elle parle d’abord du bassiste, puis du batteur. Elle a tôt fait de faire leur portrait. Elle pense se méfier de notre batteur et ça me fait légèrement sourire. Elle ne craint rien, tant que je serai là pour l’arrêter. Égoïstement, je n’ai pas envie qu’il la drague. Je n’ai pas envie qu’elle tombe sous son charme. Elle fait partie de ma vie. Elle EST ma vie, avec la musique. Je ne veux pas qu’il en prenne possession. Suis-je possessif ? Sans doute. Et j’ai tout à fait conscience que c’est mal.

Quand je lis la phrase qui parle de moi, je tombe assis sur une chaise. Elle me trouve pas mal. Qu’est-ce qu’elle veut dire par "pas mal" ? Mon téléphone se met à trembler davantage et je le dépose, sentant mon cœur se mettre à battre plus fort. Elle me trouve de son goût ? Elle me trouve gentil ? Elle me trouve comment en fait ? Je stresse. Si c’était quelqu’un d’autre, je m’en moquerais en fait, mais son opinion à elle m’importe. J’ai besoin de savoir ce que la fille derrière Raven, ce qu’Amelia Williams pense de moi. Je sais ce que Raven pense de CaptainZero. Je veux savoir ce qu’Amelia Williams pense de James Hartley, le looser qu’elle a brièvement connu à l’école.

Un autre message arrive et je l’ouvre sans prendre le téléphone dans mes mains. C’est que je veux pouvoir lire et je n’y arriverais pas si je le prenais. Elle continue donc de me parler de moi. Elle me fait alors part de sa peur que je sache quelque chose sur elle. Si seulement elle savait. Si seulement j’avais su… Il est vrai que j’ai pu la voir avec des ecchymoses une fois ou deux, mais dans le monde, je crois que j’ai toujours eu l’impression qu’il n’y avait que Raven et moi avec des vies pourries. La vie des autres était toujours mieux. Avec du recul, je me rends compte des comportements qu’elle avait, et me souvenirs de ses blessures me fait un mal de chien. Je crois que j’ai encore plus mal que lorsque ma première petite amie m’a quitté.

J’appuie alors mes coudes sur la table et prend ma tête entre mes mains. Je repense au passé, aux brefs moments où j’ai pu glisser les yeux sur Amy à l’école. Si j’avais su… Si j’avais su que c’était elle… Peut-être aurais-je été avec elle au bal de promo ? Certes, j’avais une petite amie en ce temps, et bien que je ne regrette pas du tout cette belle soirée que j’ai passée avec elle, j’aurais certainement tout plaqué pour Raven, pour Amy… Et c’est complètement dingue de me dire que peu de temps après, c’est mon ex qui me quittait, justement à cause d’elle. Pendant un instant, j’avais oublié la bouteille de bière qui se trouve juste devant moi, mais là j’ai envie de la caler d’une traite. J’essaie de réfléchir à quoi lui répondre, mais mon cerveau est comme… décédé. Je n’arrive pas à penser. Peut-être qu’une petite gorgée m’aiderait ?

Je redresse la tête et prend la bouteille, la décapsulant. La bouteille tremble avec ma main, mais j’arrive à la porter à ma bouche. Pourtant, le liquide n’a pas le temps de se rendre à ma bouche que mon téléphone vibre à nouveau et je prends mon téléphone pour lire. Elle me dit qu’elle n’a pas l’intention de se dérober et j’affiche alors un sourire sincère, bien que mince. Je suis fier d’elle. Elle me retourne ensuite la question, faisant disparaître mon sourire aussi vite qu’il est venu. Elle me dit que je le connais peut-être. Je me souviens alors au bar, plus tôt, quand je lui ai dit que je travaillais au zoo. Oups…

Je dépose alors ma bouteille de bière toujours pleine et réfléchit à une réponse. Que devrais-je lui dire ? Je ne peux certainement pas lui dire que je connais James Hartley. Et puis j’ai un nom assez commun – ma mère ne s’est pas trop forcée non plus pour le trouver – alors ce serait normal que je ne me connaisse pas. Encore heureux qu’il y ait plus d’un zoo à New York ! « James, c’est assez commun comme nom. Et puis il y a 5 zoos à NY. 6 si on compte l’aquarium. Y a de forte chance que je ne l’aie jamais rencontré. Mais si tu me donnes son nom de famille, j’en serai sans doute plus sûr. Pour l’instant, un James guitariste dans un groupe, ça ne me dit rien. »

Je suis con. Je suis un vrai con. Un abruti de première. À nouveau, mon téléphone se retrouve couché sur la table et je reprends ma tête entre mes mains. Je déteste lui mentir. Je me déteste. Je m’en veux. J’ai une profonde haine pour ma personne en ce moment, et ça réveille ce côté destructeur en moi. C’est ce côté qui m’oblige à reprendre ma bouteille de bière et la boire au complet, en une traite. Tremblant, je me lève pourtant et commence à faire les cent pas. Maintenant que j’ai bu une première bouteille, j’ai envie d’en boire une nouvelle. Et tout le reste dans le réfrigérateur. Pourquoi j’ai ça dans mon réfrigérateur aussi ?!

Je dépose bruyamment ma bouteille à nouveau. Si fort qu’elle se brise. Je prends mon téléphone et sort de la cuisine rapidement. Je ne peux pas rester là. Je dois sortir de là. Je vais donc dans le salon et branche ma guitare sèche sur mon casque d’écoute pour ne pas déranger les voisins. Je gratte alors les cordes et arrive à me détendre en jouant les accords d’une composition. J’inspire profondément et ferme les yeux, continuant de jouer. Il n’y a que ça qui me tiendra loin du réfrigérateur. Je ne retourne plus dans la cuisine aujourd’hui. Je me commanderai à manger… Ou j’irai manger quelque part. Peu importe.

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Mar 17 Sep - 13:57

Au fur et à mesure que je discutais avec Captain, je sentais mon angoisse et toute la pression accumulée depuis que je m’étais mise en tête de faire cette audition disparaitre petit à petit. C’était toujours la même chose lorsqu’on parlait ensemble. Il savait enlever tout ce qui me pesait. Comme là, alors qu’il essayait de chasser mes problèmes de confiance en moi. « Tu parles… Tu m’aurais vu, j’ai failli me casser la figure en montant sur scène et mes maisn tremblaient tellement que j’ai eu peur de ne pas réussir à jouer la musique. » Que ce soit en me permettant de me confier, ou en me changeant les idées avec des blagues ou des choses de sa vie quotidienne. C’était pour ça que j’adorais discuter avec lui depuis tout ce temps, même lorsque nous étions moins proche l’un de l’autre. Captain Zero était mon échappatoire. Ma bouffée d’oxygène duquel je ne pouvais me passer. En même temps, qui pouvait se passer de respirer ? Personne et je ne me priverais pas de lui. Pas encore une fois. J’avais déjà vécu ça. Etre seule, sans personne sur qui compter. C’était ce à quoi ressemblait ma vie avant qu’il ne débarque dans la mienne. Il n’était pas arrivé comme un ouragan, pas comme Liam, mais… Mais il avait su gagner ma curiosité, particulièrement face à la sienne du débutant en musique. Il avait gagné ma confiance et je m’étais confiée à lui plus qu’à personne d’autre. J’avais découvert, grâce à lui, l’impression d’avoir quelqu’un, de pouvoir compter sur quelqu’un, l’impression d’être appréciée pour ce qu’on est.

Oui, Captain était ma bouffée d’oxygène… Que j’avais perdu brutalement lorsque j’avais été enlever. J’avais découvert le manque. Pas le manque de nourriture, de confort, ou tout autre chose. Non… J’avais découvert le manque d’affection. Redécouvert la sensation qu’on nous arrache la personne que l’on aime. Il n’était pas là. J’étais seule face à mon violeur. Peut-être est-ce aussi pour ça que j’avais tant hésité à lui reparler, parce que j’avais peur qu’il me rejette, mais aussi, au fond de moi, l’impression qu’il m’avait abandonnée. Cette période était horrible et lui n’était pas là pour me soutenir… Il m’avait abandonnée et je lui en voulais. C’était une réaction stupide et je m’en étais toujours voulue d’avoir ressenti cela, bien que je ne me contrôle pas. Il n’aurait rien pu faire, même en étant physiquement avec moi, ça n’aurait rien changé.

Un long frisson parcourt mon corps alors que mes pensées dérivent sur cette période affreuse. Je ferme les yeux, me mordant la lèvre profondément, sentant lentement l’angoisse faire un pic. Puis à nouveau les messages de Captain me tirent de mes souvenirs. Je saisis mon téléphone, la main tremblante, les larmes aux yeux. Je respire, j’essaie de retrouver un rythme cardiaque plutôt calme, de repousser ce sentiment qui me prend, ce dégoût que je ressens pour moi-même, la nausée qui tord mon estomac, les souvenirs qui me ramènent en enfer. Sauf que James m’en sort. Il me sauve, comme toujours. Je lis son message et hésite à me répondre, mordillant doucement ma lèvre cette fois. Un doigt vient s’enrouler autour d’une mèche blonde, comme chaque fois que je devenais pensive ou que quelque chose me tracassait. « Oui, je me doutais que tu ne pourrais pas me répondre rien qu’avec son prénom, mais… Promets que si je te donne son nom de famille tu ne feras pas de rechercher pour trouver qui sait et pour voir son groupe. Si je sais que tu es dans le public, je crois que je vais vraiment tourner de l’œil et me planquer au fond de mon appartement. » Ce n’est pas que je ne voulais pas le rencontrer, c’est seulement… Que je ne savais pas comment je saurais gérer cette rencontre. Est-ce que je serais heureuse au point de sauter dans ses bras ? Aucune chance, ce n’était pas mon genre. Peut-être est-ce que je serais si faible que je m’enfuirais en courant. Possible… En fait, je ne savais pas du tout comment je réagirais et cette incertitude m’angoissait. J’étais si instable que je ne pouvais pas prendre le risque de mal réagir et de couper les ponts avec Captain.

J’avais tenté de reprendre la basse, mais j’étais si décontenancée par tout ça. En même temps… S’il connaissait James, il devait peut-être savoir qu’il avait un groupe, peut-être même était-il déjà aller à ces concerts auparavant. Bon… Avec ce qu’il venait de me dire, aucune chance visiblement. Je n’imaginais pas Captain pouvoir me mentir. Pas sur un sujet important, surtout qu’il devait comprendre la crainte de voir son passé débarquer sans prévenir. Il avait fui Rochester pour ça. J’avais déjà bien assez exprimé mes doutes à propos de James, Captain ne me ferait pas faux bon. Je ne connaissais pas beaucoup James et savoir que Captain pourrait en connaitre un peu plus sur moi me rassurerait, en tout cas selon ce qu’il aurait à dire sur lui. James avait pu bien changer depuis la dernière fois que je l’avais vu. De garçon renfermé et silencieux, il était devenu chanteur et guitariste dans un groupe. Si ça c’était pas un changement à se mettre sur le devant de la scène, alors je ne m’y connaissais pas. « Alors… Si tu le connais et que c’est un mauvais gars, évite de me le dire, ça risque de me stresser encore plus. Enfin si… J’aimerai bien le savoir. Ou pas… bref, je sais pas. Juste qu’il m’a semblé assez responsable et sympa, même si on a pas discuter très longtemps non plus. » J’envoyais ce message, puis écrivis presque tout de suite le second. « Bon… Il s’appelle James Hartley. Je sais pas dans quel zoo il travaille, alors si ça se trouve tu le connais ou pas du tout. Enfin, je pourrais peut-être l’interroger sur les pingouins, comme ça je t’épaterais avec toutes mes connaissances sur eux hinhin » Je relis mon message, prenant une profonde inspiration. Je pouvais ne pas lui dire. Ne pas prendre le risque de le voir débarquer à l’un des concerts auquel je participais. Une crainte profonde, peut-être stupide, mais crainte présente quand même. J’aimerai pourtant la dépasser, le voir, mais… Si je ne lui plaisais pas ? Si je le décevais, si je n’étais pas comme il le pensait, si j’étais trop timide, trop renfermée, trop peureuse. Trop tout… En fait, je savais déjà que je serais une déception pour lui, alors je préférais juste être Raven.

Perdue dans mes pensées, j’avais un instant oublié le poids de ma basse sur mes genoux. A tel point qu’elle commença à glisser. Je la rattrapais juste avant qu’elle ne tombe, la serrant contre moi. Je laissais échapper un soupir de soulagement, secouant doucement la tête. Sérieusement, il n’y avait que moi qui manquait de faire tomber mon foutu instrument de travail.  Je préférais éviter de me racheter une nouvelle basse. Enfin, je pourrais toujours demander celle de Steven, mais quand même… Je ne préférais pas. Finalement, je repris les partitions, les installant correctement devant moi pour continuer à apprendre à jouer, essayant de ne pas trop m’angoisser sur la réponse de Capain à propos de James.
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Mer 25 Sep - 23:05

A new bassist

Sometimes, risks must be taken

Plus notre conversation avance, plus je me sens me perdre dans ce gros mensonge. Je me surprends même à vouloir que CaptainZero et moi soyons deux personnes différentes. J’aimerais pouvoir me séparer de lui pour ne pas mentir à Amelia. J’aimerais avoir la confiance en moi-même requise pour me dire que je mérite une femme aussi merveilleuse qu’elle dans ma vie. Mais ce n’est pas la réalité. Pourtant, je sais que je ne suis pas méchant, que je suis un bon garçon. Je me suis toujours efforcé de l’être. Mais… Avec mon ex, je me suis découvert cette… force, cette frustration, cette colère, cette violence… Je regarde le mur et le trou que j’y ai fait en frappant dedans quand j’ai surpris mon ex à répondre à ma place à Amelia. Depuis, j’ai l’impression qu’il y a ce monstre au fond de moi, un monstre que je n’ai pas revu depuis, et que je n’ai pas envie de revoir. J’ai peur qu’il refasse surface un jour, devant elle. C’est plus sûr si je reste loin d’elle de cette façon. C’est peut-être mieux au fond si elle demande à Steve de l’aider si elle a des questions.

Pourtant… C’est impossible de me mentir. Si Amelia me demandait de l’aide, j’accourrais pour aller l’aider. Maintenant que je sais qu’elle est Raven, il n’y a probablement rien que je ne ferais pas pour elle. Avant, CaptainZero aurait dit la même chose. Et je pense que Raven dirait la même chose pour lui. Mais maintenant que je sais tout, je me sens paniquer. Mon cœur bat à vive allure, et mes mains tremblent. C’est une fausse note sur ma guitare qui me le fait remarquer. Je pose donc la guitare que je chérie tant avant de l’échapper, et je mets ma tête entre mes mains, soupirant pour combattre l’envie d’aller me prendre une deuxième bière. Et… Je n’y arrive pas. Je me lève d’un bond pour sortir du salon, mais mon téléphone vibre sur la petite table, ce qui me fait revenir en arrière. Je soupire de soulagement quand j’ai mon téléphone en main, comme s’il était l’allongement de mon bras. Comme s’il était nécessaire à ma survie. Je me laisse tomber sur le canapé et souris légèrement à sa réponse. Je ne me souviens même pas l’avoir vu trébucher en réalité.

Quand j’écris ma réponse je me sens déjà plus calme. C’est étrange de me dire que lorsque que je suis CaptainZero, j’arrive à rester calme. Après tout, c’est quand j’ai perdu l’occasion de l’être que j’ai commencé à boire. Et aujourd’hui, c’était ce qui m’empêchait de le faire. J’inspire profondément et ferme les yeux et souris légèrement quand je vois sa réponse avant même que je n’envois la mienne. Elle ne m’avait pas dit le nom de famille de James. J’arrête donc d’écrire et attend qu’elle me le dise. Elle ne veut pas que j’aille voir un spectacle du groupe. Si seulement elle savait que je ne raterai aucun d’eux… mais du coup je comprends, peut-être à tort, qu’elle n’a aucune envie de rencontrer CaptainZero, et je ne sais pas si c’est bien ou non. Elle ne veut également pas savoir si James et un bon gars ou pas. Mon sourire disparaît seulement à ce moment et mon regard se perd dans le vide. Devrais-je lui dire que je suis quelqu’un de mauvais ? Prétendre que j’ai fait des recherches et lui dire que je ne suis pas une bonne personne ? Ou de lui dire au moins de faire attention ?

De quoi est-ce que je parle ? Je ne sais même plus quoi penser. Une nouvelle réponse vient et je souris malgré moi. Ne pas laisser paraître le mal qui m’habite à tout prix. « Ah non, les pingouins, c’est mon truc ! À quel point me trouverais-tu moins intéressant si je ne pouvais plus t’impressionner avec eux ! Franchement. gni Mais… Si tu veux, je peux donner à l’un de mes pingouins le nom de James Hartley. Comme ça je pourrai faire semblant de le connaître et te dire qu’il est vraiment sympathique (parce que oui, mes pingouins sont tous des amours). Par contre, je te garantis pas qu’il saura jouer la guitare aussi bien et s’il chante, sa voix risque d’être plutôt agressante mmh » Mais qu’est-ce qu’il me sort comme conneries ce CaptainZero. Parfois, je me demande où je peux prendre ces conneries que je peux lui dire. Le pire, c’est que ça me vient tout naturellement quand je pense que ça la fera sourire. « Plus sérieusement, il ne travaille pas au même zoo que moi, mais je me renseignerai malgré tout. Faut bien que ton Captain assure tes arrières, quand même. » Au moins, j’ai le temps de me décider à savoir ce que je vais faire de… moi-même.

Une fois mes messages envoyés, je téléphone le bassiste et lui demande de venir me voir avant que je retourne prendre une bière dans mon réfrigérateur. Évidemment, il me gronde sur le fait que j’ai de la bière déjà en partant, et il me dit qu’il se met en route. Au moins, je ne serai pas seul. Parler de musique me fera un grand bien, je crois. Être seul est la dernière chose qu’il me faut. En attendant, je suis en tête à tête avec la musique, alors autant essayer d’en profiter encore. Je reprends donc ma guitare adorée et gratte ses cordes pour jouer des chansons que je connais bien.

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Jeu 26 Sep - 8:23
Etrangement, je peinais à me concentrer sur les partitions, allant jusqu’à avoir des difficultés à les comprendre. Ce genre de phénomènes ne m’arrivaient presque jamais. Sauf qu’aujourd’hui, les pensées parasites ne cessaient de m’agresser, de m’empêcher de me concentrer. Comment Captain réagirait face à moi ? C’était facile de lui parler entre écran. Je ne le voyais pas, lui non plus, alors ‘il n’y avait aucun jugement physique ou sur nos réactions. On pouvait prendre le temps de se répondre, de réfléchir, de se calmer. Alors que face à face… il y avait tout ceci qui rentrait en compte. Je n’avais pas confiance en mon apparence, même si ça ne se voyait pas forcément, mais je préférais éviter les éventuels compliments. Je considérais d’ailleurs souvent que c’était plus des moqueries qu’autre chose. Quand au reste… Il pouvait peut-être m’apprécier ainsi, tout me confier, mais dans la réalité… Qui pourrait aimer une personne aussi anéantit que moi ? Je passais mon temps à faire des crises d’angoisse, à rester enfermée chez moi, à devoir me forcer pour mettre un pied dehors. Pendant plusieurs jours, je pouvais délaisser mon hygiène. Après tout, à quoi cela servait ? Merci les symptômes de la dépression… Personne ne me voyait dans cet état en général, puisque j’étais le plus souvent seule. C’était tant mieux ainsi. Je ne voulais pas que Captain me voit ainsi.

Je laisse échapper un soupir, posant la basse sur son socle et partant m’allonger sur mon lit. Je venais de perdre toute ma motivation pour faire quoique ce soit. Je me glissais sous la couette, ramenant mes jambes contre moi, tenant mon téléphone entre mes mains. Je saisis la peluche pingouin que je possédais, la serrant contre moi. Ridicule pour une adulte, mais c’était ma seule compagnie… Et puis, elle était toute douce, ça me rassurait. Un peu… En réalité, c’était aussi parce qu’elle me faisait penser à Captain. J’avais un peu l’impression qu’il était là quand je faisais mes crises. C’était toujours mieux que rien, même si je crois que dans ces moments, je préférerais qu’il soit là, à me serrer contre lui. Le plus drôle, c’est que j’ignorais si je pourrais supporter sa présence dans mon lit à cause… De tout ce qui m’était arrivé. Il m’arrivait d’avoir des relations d’une nuit avec certaines personnes, mais je ne dormais jamais avec. Bien souvent j’étais un peu soûl quand on commençait et à la fin, plus réveillée, je m’enfuyais. Je ne supportais pas tout ça. Je m’énervais et l’idée de ne pas pouvoir être avec Captain à cause de ça… Enfin, de toute façon c’était que des fantasmes… Il ne ferait jamais ça si on se rencontrait… Il claquerait la porte… J’avais besoin de croire qu’il ne ferait pas ça, que je ne le méritais pas. J’avais besoin de croire pour valider tout ce que je pensais sur moi. Malgré tout ce que je pensais, tout ce que je disais, j’étais si familière avec le cercle vicieux dans lequel j’étais plongée que je ne souhaitais même plus en sortir. Me battre ? Trop difficile, trop inutile. Je n’en avais plus la force depuis longtemps.

Un message de Captain me ramena à la réalité. Je déverrouillais l’écran et remarquais à ce moment, à cause du floue devant mon regard, que je pleurais. J’essuyais mes larmes de façon presque rageuse et tentais de lire son message. Malgré mon état, un sourire étire mes lèvres. Je serre la peluche un peu plus contre moi. « Arrête ! Tu seras toujours impressionnant sur les pingouins. mignon  Au pire je ferais semblant de l’être pour flatter ton ego.  Razz  Ou sinon tu te trouveras une autre passion. Genre les corbeaux !  cuteblue  Je suis sûr que tes pingouins sont géniaux, par contre, question odeur, je crois que mon James sera un peu moins désagréable que ton James. Et pour la voix… Tu auras qu’à chanter à sa place sur les enregistrements du disque, je suis sûr que personne ne s’en rendra compte.  hihi » Quand je dis que les messages peuvent être mensonger. Je ne laisse pas paraitre à quel point je vais mal, alors que s’il me voyait dans cet état… Je ne voulais même pas penser à la façon dont il me considérerait.

Je repose mon téléphone. Captain ne connaissait pas James alors… J’allais devoir me débrouiller avec mes propres impressions. Je faisais confiance à mes observations et ma méfiance permanente. En même temps, le fait qu’il ne me connaisse pas, me rassurait un peu, car il n’entendrait pas parler de moi de la part de James. La façon dont je suis ridicule en vrai… Nouvelle vibration de mon téléphone. Nouveau sourire de ma part, plus apaisé cette fois. C’était bête, mais le fait qu’il me dise veiller sur moi me rassurait énormément, même s’il ne pouvait rien faire contre mes démons… « Mon super Captain !  superman Au moins je n’ai plus à m’inquiéter si tu veilles sur moi ! » Je disais cela avec un certain humour, même si cela me donnait une envie de me blottir contre lui. Alors je serrais simplement mon pingouin. Et, la main tremblante, mes doigts tapèrent une phrase, sans vraiment que je m’en rende compte. « Dis… Si on se rencontrais… Je crois que je serais une déception pour toi… » J’hésitais longtemps avec le message écrit sur mon écran, mon pouce flottant au-dessus du mot ‘’envoyer’’, sans jamais cliquer. J’avais peur qu’il puisse me répondre oui. Et même s’il ne me répondait pas oui, que je ne pourrais jamais le décevoir, je ne le croirais pas…
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Ven 4 Oct - 21:48

A new bassist

I don't have the confidence to be the most important thing to you

Je me surprends rapidement en train de jouer des nouveaux morceaux, tout frais, que j’ai composé il y a peu avec le groupe. Quand mon téléphone vibre à côté de moi, je le regarde et je relis le message plusieurs fois. Pourquoi est-ce que ce message me fait de la peine ? En fait, rien de cette conversation n’est triste. En réfléchissant un peu, je comprends bien facilement que c’est en fait le mensonge qui me laisse un goût amer en bouche. Amy ne mérite pas ça, et je suis en train de sombrer un peu plus profond dans le mensonge avec chaque message. Je m’en veux, je me déteste. Je souffre. J’ai envie d’un whisky, sur glace. Ma main serre mon téléphone un peu plus fort alors que mes yeux sont complètement figés sur l’écran, sur son message.

Je tremble encore. Je dois me retenir pour ne pas aller à la cuisine. Je ferme les yeux et inspire profondément avant de soupirer bruyamment. Merde. Je ne vais pas être capable de résister. Mais oui, je vais y arriver. Non, je n’y arriverai pas. Mon téléphone vibre et met fin au débat dans ma tête. J’ouvre aussitôt les yeux, comme si j’étais désespéré de voir son nouveau message. Et alors je suis plus calme. Je souris légèrement. Évidemment que je veille sur elle. Je veillerai maintenant toujours sur elle, maintenant que je connais son identité. « Tu n’auras jamais à t’inquiéter. Je serai toujours là. Tu pourras toujours compter sur moi. » Mes doigts composent le message et je l’envoie sans vraiment réfléchir. Je serai toujours là, plus proche qu’elle ne le croit. Mais ça, elle ne peut pas le savoir.

Si elle savait que derrière le pseudo de Captain Zero se cache James Hartley, j’ai peur qu’elle soit totalement déçue. En fait, le contraire me semble totalement improbable. Elle connait ma vie. Elle me connait mieux que n’importe qui, mis à part de mon apparence. Je suis son Captain, comme elle l’a si bien dit. Je veux rester son Captain. Je suis jaloux de lui. Je suis jaloux de mon alias, car c’est avec lui qu’Amy partage une relation… Peu importe la nature de cette relation…

L’idée me traverse alors l’esprit. De quoi aurait l’air une relation amoureuse entre CaptainZero et Raven ? Je nous imagine main dans la main, marchant sur la rue, ou assis sous un arbre à Central Park, ou même dans le métro le plus crade de la ville, mon bras autour d’elle. Je nous imagine au petit matin, dans ma chambre, nous réveillant et nous échangeant un sourire, ou tous les deux dans le canapé devant un DVD. C’est étrange d’imaginer Amelia dans mes bras. Vraiment étrange. Jusqu’à hier, je ne connaissais pas son apparence. Elle est magnifique. Aussi magnifique que sa personnalité, que son cœur. Elle est encore plus belle que l’image que je m’étais fait d’elle, image que j’ai déjà oubliée maintenant que j’ai connu la vraie.

Je ne suis qu’un menteur. Pour qui est-ce que je me prends à lui dire qu’elle pourra toujours compter sur moi alors que je suis en train de lui mentir aussi facilement, trop facilement. Je me déteste. Plus les minutes passent, je continue de me détester. Je ne suis pas qualifié pour être son Captain. Je ne suis pas qualifié pour être qui que ce soit dans son entourage.

Pourtant, je n’arriverai jamais à lui dire une chose pareille. Je suis trop faible.

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Sam 5 Oct - 17:40
Mon doigt se trouve toujours au-dessus du mot envoyer. J’hésite, j’ai peur. Je le veux pourtant, parce que je sais que jamais je ne serais assez bien pour lui. Pourtant, je reçois un nouveau message de sa part. j’efface le mien, essuyant en même temps mes larmes pour voir ce qu’il m’a transmis. « Tu es la seule personne sur qui je peux compter. Merci d’être là pour moi. Ca compte beaucoup pour moi. » Jamais je ne le laisserais. Je n’imaginais pas ma vie sans lui. Sans lui parler une seule journée. Il y avait tant de choses qui m’effrayaient, qui me tétanisaient, sauf que lorsque je lui parlais, je pouvais les combattre et c’était une chance inestimable qu’il m’offrait.

J’enfouis mon visage contre le pingouin, serrant mes jambes contre lui. Je me sentais un peu mieux. Un tout petit mieux. Juste assez pour me redresser, m’appuyant sur le mur, sortant un peu de ma couverture. Rien que ces mouvements me semblaient être un effort immense dans mon état. « Toi aussi, tu pourras toujours compter sur moi. Je ne suis peut-être pas aussi forte que mon Captain, mais je veux être là pour toi. Même si tu peux avoir des doutes sur moi, je ne te laisserais plus… » Je ne voulais pas me remémorer ce moment où j’étais seule, sans lui, à me débattre face à quelqu’un contre lequel je ne pouvais rien. Seulement, ma disparition avait pu entacher la confiance qu’il avait en moi. Je n’en avais pas l’impression lorsque l’on se parlait, mais peut-être était-ce simplement mes illusions pour ne pas devenir folle. Si je perdais sa confiance, je savais pertinemment que je ne pourrais pas m’en remettre. Je ne me remettais déjà pas de grand-chose…

Un soupir dépasse de mes lèvres alors que je ramène encore mes jambes contre ma poitrine. J’aimerai être forte, aussi forte que Captain qui semble réussir à refaire sa vie petit à petit. J’en étais un peu jalouse, parce que j’étais incapable de faire la même chose, mais, en même temps, j’en étais tellement fière et heureuse pour lui. CaptainZero méritait d’avoir une vie heureuse, même si je n’en faisais pas partie… Plus le temps passait et plus je désirais être plus qu’un être virtuel à ses yeux. Malheureusement, je craignais que notre relation n’aille jamais plus loin et que jamais je n’ai le courage de le rencontrer. Quand bien même il me le proposerait.

« Pardon si je te réponds plus, je suis fatiguée, je crois que je vais m’effondrer sur place. Avec le stress j’ai pas beaucoup dormi. » C’était la vérité et je sentais déjà mes yeux se fermer. Toute la tension, la peur, la dépression accumulée m’handicapaient et me sapaient toutes mes forces. Alors je me changeais rapidement, m’allongeant dans mon lit, gardant mon téléphone prêt de moi et mon pingouin dans mes bras. Même si je m’endormais, je voulais quand même rester éveiller en lui envoyant un nouveau message lorsqu’il me répondrait. Je voulais lui répondre jusqu’à m’effondrer de fatigue et être totalement couper du monde extérieur. Comme ce qui se passait la plupart du temps.

Et mes yeux ne tardèrent pas à se fermer, mon esprit un peu plus apaisé grâce à la promesse de Captain et sa présence rassurante.
Amelia Williams
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Inscrit le : 09/09/2019 Messages : 57 Points : 12 Avatar : Marina Laswick Je suis né le : 07/09/1993 j'ai donc : 30
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