Retrouvaille ou affrontement ? (SEBASTIAN)

Cela faisait quelques temps que je me retrouvais seul avec moi-même. Fallait croire que j’étais dépourvue de toute avenir amoureux, parce que j’avançais dans la trentaine et jusqu’à présent, aucune de mes relations ne menaient à quelque chose de concluant. D’un côté, je me savais très romantique et impliqué lorsque j’étais amoureux. Limite un peu possessif… mais je ne pensais pas que ce petit côté de moi pouvait détruire mes histoires l’une après l’autre. Je savais que la majorité des disputes et des ruptures que j’avais vécues tournait autour de ma meilleure amie – Elyse. C’est pourquoi ensemble, nous pouvions tout affronter… et sans aucune raison, la voilà qui explose et qui détruit tout ce que nous avions construit en l’espace d’un claquement de doigt… ou d’un coup si on pouvait se rappeler que ce jour-là, elle m’avait frappé. Des questions tournaient continuellement dans mon esprit depuis, mais je devais avancer. Je ne pouvais pas rester imprégner par les fissures du passé.

Pour l’instant, la journée était calme. J’étais de congé et je n’avais rien de prévue au programme. Je m’étais acheté un plat chinois pour apporter et un pack de bière. Surement que je regarderais un film ou une série à la télé. Je prenais ce temps de libre pour nettoyer mon appartement comme je le pouvais. On pouvait dire que j’avais ce petit côté obsessif quant à la propreté. J’aimais que tout soit en ordre. Je ne vivais pas cet appartement depuis longtemps, mais je comptais m’en faire mon petit cocon.

C’est en lançant le four micro-ondes pour deux minutes que j’entendis toquer à ma porte. J’arque un sourcil, me questionnant sur la personne qui était à l’entrée. Qui savait que j’étais en congé ? Et mise à part mon père, je n’avais pas souvent de la visite. La majorité des personnes ne savaient même pas que j’avais emménagé ici. Je dépose la bière que j’avais ouvert sur le coin du comptoir et va ouvrir, posant le chiffon pour la vaisselle sur le dessus de mon épaule. Elyse. C’était elle à la porte. Je lui fis un petit sourire malaisé en ouvrant la porte. Nous nous parlions plus depuis notre rupture. Enfin. J’avais tenté plusieurs fois de la contacter, mais elle refusait à tous les coups… « Elyse… hum. Oui entre. Je t’en prie… » Je la laisse passer et referme derrière. Je me retourne pour la regarder. « Une bière ? ou as-tu faim ? J’ai acheté assez pour deux. Du chinois… tu aimes ça. » J’étais maladroit.