|  Mar 10 Sep - 17:27 Mes yeux s’ouvrent soudainement, mes doigts serrer sur le drap de mon lit. Ma respiration est saccadée, la sueur coule sur mon front et le long de mon échine. Je reste ainsi, perturbée, perdue, encore plongée dans les affres de mon cauchemar durant ce qui me semble une éternité. Lentement, je reprends contact avec la réalité. Je tourne la tête sur le côté pour poser mes yeux sur les lignes vertes de mon réveil qui indiquent l’heure. Ma vision est floue, mes paupières encore à moitié collées par le sommeil, même si n’a pas été très réparateur. Je bats plusieurs fois des cils et réussis à décrypter : six heures et quelques du matin. Je ferme les yeux et lâche un profond soupire. J’ai l’impression d’avoir à peine dormi. C’est surement le cas. Je regarde le dernier message que j’ai envoyé à CaptainZero. Deux heures du matin. Bien. J’ai dormi quatre heures… Fantastique. Je lis sa réponse, mais ne lui réponds pas tout de suite. Je sais qu’il dort avec son téléphone prêt de lui et je ne veux pas le réveiller. Alors je me redresse. Dire que c’est mon jour de repos et que je ne vais pas retourner dormir… Quelle plaie. Maudit cauchemar. Un cauchemar que j’essayais de chasser en pensant à n’importe quoi d’autre pour ne pas que je m’effondre. Je pleurais déjà bien assez.
Je sors mes jambes de sous ma couette et pose mes pieds sur le parquet froid de ma chambre. Je frisonne un peu et me dépêche de mettre des chaussettes et un jogging. Je pars dans ma cuisine pour me faire couler un café et grignoter quelques croissants. Je n’ai jamais faim après un cauchemar. C’est à peine si j’arrive à garder la nourriture dans ce genre de cas. Alors je mange des petites bouchées, prends mon café, puis termine de me préparer dans la salle de bain. J’observe mon reflet. Mes cernes sont un peu plus marquées le matin, mais je sais qu’elles vont s’atténuer dans la journée. Je soupire et sèche mes cheveux après ma douche, passant la brosse dedans. Mise à part les quelques soins de bases, je ne fais pas grand-chose pour prendre soin de moi. Je n’ai jamais ressenti ce besoin plus jeune et aujourd’hui, je n’ai pas assez confiance en moi pour me sentir désirable d’une quelconque façon. J’ai pourtant déjà eu quelques relations d’un soir depuis ma sortie de l’hôpital psychiatrique et de mon enfer, mais on était le plus souvent un peu éméché, alors cela devait jouer.
Je chassais ces pensées, trop dangereuses pour moi, et m’habillais rapidement. Jean, chemise, rien de bien compliqué. Je regarde par la fenêtre. Il fait beau ce matin et la nuit commence à peine à céder la place au jour. Je lance un regard au sac d’appareil photo posé sur mon bureau. Je l’ai acquis il y a tout juste un mois et je découvre encore les fonctionnalités. Etrangement, la photographie ressemble un peu à la musique pour moi. Il faut attendre le bon moment, le bon éclairage, le bon angle pour créer une ambiance particulière. Je commençais à peine à en saisir les nuances, mais j’aimais ce défie que cela représentait, bien que je travaille bien plus sur mes logiciels de musique.
Je saisis donc mon appareil et sortis de mon appartement. Je me baladais dans les rues du Bronx, essayant de trouver un bon endroit pour m’entrainer. Je ne voulais pas qu’il y ait trop de monde, me jugeant encore trop inexpérimenté pour affronter les regards des curieux sur moi. Alors je trouve un endroit qui serait peut-être pas trop mal pour une photo et je sors mon appareil, essayant divers réglages, cherchant à capter les lumières, l’architecture. Je ne suis pas persuadée de savoir mettre en valeur ce que je prends en photo… J’ai peu de confiance en moi et ce que je vois me déçoit chaque fois. Je faisais l’erreur de me comparer à des personnes plus talentueuses et expérimentées, donc forcément… Alors je fronce légèrement les sourcils et essaies de reprendre une autre photo, oubliant quelques instants de surveiller autour de moi. | Amelia WilliamsNew-Yorkaise Inscrit le : 09/09/2019 Messages : 57 Points : 12 Avatar : Marina Laswick Je suis né le : 07/09/1993 j'ai donc : 30 | | | | Mer 11 Sep - 16:29 Ma main s'écrase sur ma table de nuit. Une première fois, puis une deuxième, une troisième. Où est ce foutu réveil qui explose mes tympans ? Je finis par percuter. La veille avant d'aller dormir, je l'ai mis à l'autre bout de la pièce pour être sûr de me lever. J'allume alors la lumière pour aller l'éteindre et ouvre difficilement les yeux. J'avais bien envie de me remettre au lit, ça faisait déjà deux matins de suite que je repoussais mon excursion photo avec pour seul motif une flemmingite aiguë. Pourtant, j'avais vraiment envie de shooter le lever du soleil, et ce depuis longtemps. Je regrettais souvent en journée de ne pas avoir fait les efforts nécessaires pour me donner la peine d'atteindre cet objectif. Alors, je prenais mon courage à deux mains pour filer sous la douche et me préparer tranquillement. Pour moi, c'est un jean, un pull fin gris clair. Je préférais ne pas me laisser surprendre par la brise matinale. En guise de petit déjeuner, j'avale un morceau de pain qui a déjà trop durci avec un peu de beurre, et un verre de jus d'orange. Enfin, j'arrive à la partie la plus intéressante de ma préparation, mon matériel photo. Mon studio ne ressemblait pas à grand-chose, mais s'il y avait quelque chose qui avait de la valeur ici, c'était bien ça. J'attrape mon sac d'épaule et commence à y mettre mon appareil, mes objectifs, les cartes SD que j'avais vidé la veille, deux trois filtres et un chiffon pour nettoyer mes lentilles au besoin. J'accroche mon trépied à mon sac, me voilà fin prêt.
Je sors alors de chez moi et descend de l'immeuble pour commencer à arpenter ces rues que je connais si bien. D'habitude, le quartier est très vivant et je connaissais beaucoup de monde dans le coin. Je passais souvent au playground prendre en photos les jeunes, et moins jeunes d'ailleurs, qui y jouaient. Autrefois, c'est moi qui jouais sur le bitume, mais c'était devenu plus rare, préférant faire du sport tout seul ces dernières années. Ce matin, alors qu'il faisait encore nuit, le quartier me paraissait si calme. C'était agréable aussi. Mais je ne m'attarde pas trop là-dessus et commence à chercher un sport pour mon lever de soleil.
J'avais étudié le sujet il y a quelques jours déjà pour savoir d'où celui-ci allait apparaître le plus précisément possible. J'avais allumé la boussole sur mon téléphone et regardait tout autour de moi. Plusieurs fois, je testais certains angles en fonction de mes prévisions. Le spot parfait se trouve rarement dès le premier coup. J'essayais alors d'aller un peu plus loin et c'est là que je remarquais une jeune femme, elle aussi avec un appareil photo. Elle devait sans doute avoir le même objectif que moi ce matin. Je me rapproche alors d'elle, pas pour aller la voir, mais surtout car c'est la direction que j'avais prévu de prendre. Je la reconnais alors. Plusieurs fois je l'avais vu en bas de chez moi. Elle devait habiter tout proche. Sur le coup, je n'avais pas prévu de l'aborder, mais c'est finalement ma déformation professionnelle qui avait pris le dessus. Alors que j'étais tout proche d'elle, je lui disais doucement, ne voulant pas l'effrayer. « Tu devrais tenir ton appareil photo par au-dessus pour faire du portrait. Je sais pas pourquoi, les gens ont toujours le reflex de le tenir en dessous, alors que au-dessus, tu as une meilleure amplitude et tu évites de foutre en l'air ton épaule. » J'ajoutais un sourire à ma remarque qui se voulait bienveillante et pas du tout critique. Surtout que je n'exagérais pas, cette erreur je l'avais tellement vue par le passé. « Toi aussi t'es là pour shooter le lever de soleil ? » | Samuel HarperMembre du mois Inscrit le : 23/08/2019 Messages : 115 Points : 26 Avatar : Josh Hutcherson Crédits : Zagri's Prod Je suis né le : 21/01/1993 j'ai donc : 31 | | | | Mer 11 Sep - 18:46 Toute mon attention est entièrement dirigée sur le petit écran de l’appareil photo, essayant de comprendre ce qui ne me plait pas dans l’image. Peut-être est-ce les perspectives… Ou alors l’effet de lumière qui ne correspond pas du tout à ce que je cherche. A dire vrai, je ne sais pas tout à fait ce que je cherche. Peut-être devrais-je faire comme avec la musique. Choisir une émotion que je veux faire passer et la transmettre à travers la photo. Sauf qu’autant je suis douée avec un instrument pour faire ça, autant avec un appareil photo… J’ai encore du boulot à faire. J’ai un talent presque inné pour l’un, mais pas pour le second, bien que je sois plus sensibilisée à l’art que certaines personnes. Ce n’est pourtant pas un exercice auquel les enfants des rues sont souvent confrontés. Bien que certains graffitis soient de véritable chef d’œuvre. Seulement, nous étions souvent moqués, surtout ceux appréciant des instruments différents de la normale. Imaginez-moi avec un violon… Tout le monde s’imagine du classique ennuyeux – bien que ce soit encore un cliché – alors que la palette de genre et d’émotions à jouer avec un tel instrument était aussi varié qu’avec d’autres.
Enfin bref… Je lève à nouveau mon appareil. Le soleil ne tardera pas à se lever complètement, les teintes rosées du ciel allaient disparaitre au profit du bleu et je raterais mon moment pour prendre ma photo. Concentrée sur mes clichés, j’oublie de faire attention à mon environnement. Une voix se fit entendre prêt de moi. Trop proche. Je sursautais, me retournant vivement, portant une main à l’une de mes poches, manquant de faire tomber mon appareil photo. J’avais beau avoir passé la sangle autour de mon cou, je ne voulais pas tenter l’expérience de le faire tomber brutalement sur ma poitrine. Je regarde l’homme qui vient de m’aborder. Son ton était doux, mais je ne pouvais m’empêcher d’être sur mes gardes. Je fronce légèrement les sourcils, prenant quelques secondes supplémentaires pour décoder ce qu’il vient de me dire. Mes yeux se baissent sur ses mains et je peux voir l’appareil qu’il tient. Je relève les yeux, toujours méfiante, mais je retire la main de ma poche, lâchant l’opinel qui s’y trouve. « Hm… Je suppose que c’est un réflexe et qu’on pense ça plus pratique. » Il semble savoir ce qu’il dit, être confiant dans ce conseil. Certainement qu’il doit s’y connaitre. Enfin, l’impression qu’il donne car c’est facile de se faire passer pour un connaisseur.
Je hausse légèrement les épaules, reprenant contenance. « J’essaie, mais c’est pas très glorieux pour le moment. » En sursautant, j’avais légèrement repris mes distances avec lui, plus à l’aise à conserver mon espace vital avec les autres. Je n’étais déjà pas très à l’aise pour parler avec des inconnus, mais prise au dépourvu de la sorte… j’ignorais quoi faire, plus encore parce qu’il me mettait face à mes erreurs. Bon, j’étais débutante, rien de grave à ça au final. Peut-être devrais-je laisser ma curiosité prendre le dessus, c’est lui qui m’a abordé après tout. A moins qu’il ait une idée cachée derrière la tête. « Ca fait longtemps que tu fais de la photo ? » Je ne sais pas si je tente réellement d’engager la conversation ou si je le fais seulement par politesse. Je savais depuis longtemps qu’il valait parfois mieux continuer une conversation que de s’enfuir immédiatement. Cela permettait parfois de sortir de sales situations. « Merci pour le conseil, je vais essayer de l’appliquer. Enfin, je voudrais pas t’empêcher de faire ta photo. » Et voilà l’excuse parfaite pour m’enfuir, même si apprendre de quelqu’un de plus expérimenté que moi serait une bonne nouvelle. | Amelia WilliamsNew-Yorkaise Inscrit le : 09/09/2019 Messages : 57 Points : 12 Avatar : Marina Laswick Je suis né le : 07/09/1993 j'ai donc : 30 | | | | Dim 15 Sep - 9:58 Aider les gens, donner sans attendre de recevoir en retour, toutes ces petites petite attentions que je pouvais porter à mon entourage, mais même parfois à de parfaits inconnus, cela faisait parti de ma nature depuis toujours. C'est d'ailleurs ce qui me poussait à faire quelques bêtises comme aller voler les plus riches que moi dans le métro, pas uniquement pour moi et mon loyer, mais aussi pour essayer d'aider les jeunes du quartier. C'était ma manière d'essayer de les sortir de cette spirale dans laquelle il est tellement facile de s'enfoncer ici. Combien de fois avais-je offert des shooting photo gratuitement aussi, alors que je manquais cruellement d'argent, juste pour le plaisir d'offrir de belles photos ? Je n'hésitais pas non plus à descendre en courant de mon studio si je voyais que quelqu'un était en difficulté en bas. Un jour, j'allais être pris à mon propre jeu je le savais. A être trop gentil, on fini toujours par se faire avoir, et si dans certains cas cela n'avait que peu de répercussions, je savais qu'un jour ce serait différent.
Le soleil était en effet en train de se lever doucement et si je ne me dépêchais pas, je risquais de devoir remettre un réveil demain matin. Mais ça avait été plus fort que moi, voir cette jeune femme que j'avais déjà croisé plusieurs fois, avec un appareil photo dans les mains, j'avais été curieux. Je ne fais même attention à son mouvement pour mettre sa main dans sa poche. Ça, c'était ma trop grande naïveté. Je ne pouvais tout seul imaginer des horreurs telle qu'on fini par se promener avec de quoi se défendre. J'avais néanmoins bien remarqué son sursaut, ça il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir. Alors rapidement je lui disais « Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur ! » Je ne manque pas non plus son regard sur mon appareil photo. J'avais peut-être bien fait de le garder dans les mains. Un gros reflex comme le miens en plus, seul un photographe professionnel pouvait se permettre d'acheter ça sans se ruiner. Je souris alors en entendant sa réponse au conseil que je venais de lui donner en l'abordant, juste avant. « Oui, c'est sans doute ça. Je vois pas d'autres explications rationnelles en tout cas. »
Je lui avais demandé si elle était dehors pour la même raison que moi et c'était visiblement le cas. Elle me disait aussi qu'elle avait des difficultés pour prendre ses photos. « Je peux t'aider si tu veux. J'allais vers le parc qu'il y a juste au bout de la rue, j'ai un spot là-bas qui devrais être bien pour le lever de soleil je pense. Et j'te montrerais les réglages que je fais si ça te dit. » Mes mots se voulaient toujours aussi bienveillant. Contre toute attente, c'est alors la demoiselle qui avait repris la parole pour me questionner. Vu sa première réaction, j'avais plutôt cru qu'elle allait rapidement botter en touche et s'esquiver, mais j'étais heureux que ce ne soit pas le cas. « Ouais ça fait un bout de temps maintenant. J'étais à peine ado quand j'ai eu un appareil photo dans les mains pour la première fois. C'est mon métier maintenant. Et toi, depuis combien de temps tu utilises ce bel appareil ? » lui dis-je en pointant du doigt le boîtier dans ses mains. Mon sourire, un sourire en coin, ne semblait plus se décoller de mon visage. J'étais souriant au naturel, et encore plus quand je sentais que cela pouvait aider les gens à se sentir bien. « Pas de quoi. Et t'inquiètes, on a encore un peu de temps pour la photo, tant que le soleil a pas passé le décors, y a moyen de shooter des trucs cool ! » | Samuel HarperMembre du mois Inscrit le : 23/08/2019 Messages : 115 Points : 26 Avatar : Josh Hutcherson Crédits : Zagri's Prod Je suis né le : 21/01/1993 j'ai donc : 31 | | | | Mar 17 Sep - 16:01 Mon regard continuait d’observe l’inconnu, qui ne me semblait pas si inconnu que ça. J’avais déjà l’impression de l’avoir déjà vu. Puis je me rendis compte que ce n’était pas la première fois que je le croisais. Plusieurs fois dans la rue nous nous étions vus. Trop souvent pour que cela soit une coïncidence. Il devait certainement habiter dans le même quartier que moi. Ou alors la raison était beaucoup plus morbide et dans ce cas je devais sérieusement m’inquiéter. Etait-ce un type engagé par l’homme qui m’avait violé tout ce temps pour me retrouver ? Un long frisson d’horreur traversa mon échine. Une réaction que je cachais assez bien – enfin je l’espérais – réussissant même à éviter de serrer les poings à m’en faire pâlir les jointures. Je ne devais pas penser à ça. Pas penser à cet enfoiré. Je devais me concentrer sur ma respiration. Rester calme. Ne pas laisser ma paranoïa me guider. Difficile lorsque l’on sait que je suis sur le qui-vive depuis ma plus tendre enfance. Cela m’avait permis de fuir bien des éclats de colère de mes parents, même si je n’étais pas toujours assez rapide.
Pour le moment, je devais simplement essayer de me calmer. Conserver les deux scénarios dans un coin de ma tête, espérant que ce serait celui le plus favorable pour moi. Je n’imaginais pas toutes les horreurs que je subirais à nouveau s’il remettait la main sur moi. « T’inquiète, j’étais trop concentrée sur mon appareil, je t’ai pas entendu. » Rien de grave, à part que j’aurais pu avoir un geste malheureux. Réflexe pour survivre. Il continue sur ma phrase sur les appareils photos. Je répondis par un sourire un peu faiblard, à cause de toutes les pensées venant tourbillonner dans ma tête. J’essayais pourtant de garder la tête froide. De rester logique. Très difficile lorsque la seule chose que veut notre cerveau s’est s’enfuir à toute vitesse. Totalement en accord avec mes jambes, mais je me contenais un maximum. Je devrais peut-être en apprendre davantage sur lui pour être sûr de ce que me dictait ma paranoïa…
Comme si un quelconque miracle, le photographe me proposa de me donner un coup de main. Depuis qu’il avait engagé la conversation, il souriait amicalement, comme s’il essayait de me faire baisser ma garde. Sauf qu’avant d’accepter sa proposition, je choisis de l’interroger un peu sur son passé de photographe. Depuis qu’il était adolescent donc… Il ne semblait pas beaucoup plus vieux que moi. Assez longtemps pour si connaitre visiblement. Surtout s’il en avait fait son métier. Je jette un regard par-dessus mon épaule, réfléchissant encore à sa proposition ou à mon envie de fuir. Laquelle devrais-je suivre ? La fuite me semblait souvent la meilleure solution. C’est comme ça que j’avais survécu toutes ces années. Eh oui… Pas besoin d’être courageux lorsque l’on vit dans la rue, il faut simplement savoir quand fuir et quand se battre… Pour mieux fuir.
Mon regard revient sur lui. « L’appareil photo depuis seulement un mois, donc je suis encore loin de le maitriser, surtout que c’est un loisir. » Admettre à un photographe professionnel que je faisais de la photo seulement pour le loisir… Je me demandais comment il allait réagir. Peut-être en riant devant la naïveté. Tout comme moi et la musique qui était bien plus qu’un loisir. C’était toute ma vie. Alors les personnes pratiquant seulement de temps à autre me faisaient doucement rire. Enfin bon, mon cœur était déjà pris par la musique, rien d’autre. « Et… Je veux bien que tu me montres deux-trois trucs pour mon appareil. La plupart des fonctions sont encore une vraie torture à apprendre. » J’essayais d’endosser ce rôle qui n’était peut-être pas tout à fait le mien. Ou alors cette ancienne Amy qui avait disparu, qui n’avait peut-être jamais existé. Parfois je me demandais quand est-ce que j’étais sincère avec les autres. Je me perdais dans mes propres mensonges. « Sauf si tu trembles à l’idée d’avoir à faire à une débutante. » J’avais prononcé cette phrase avec un léger sourire, peut-être teinter d’une pointe de sarcasme. Une forme de défense pour me cacher. Difficile de lire en moi dans ce genre de cas. | Amelia WilliamsNew-Yorkaise Inscrit le : 09/09/2019 Messages : 57 Points : 12 Avatar : Marina Laswick Je suis né le : 07/09/1993 j'ai donc : 30 | | | | Mer 18 Sep - 15:57 Amelia pouvait se rassurer, je n'étais pas un sombre homme de main embauché par son pire cauchemar, j'en étais même très loin. D'ailleurs, je serais même plutôt du genre me jeter sans réfléchir pour protéger la jeune femme sans même la connaître si besoin était. Je ne supportais pas l'idée de faire du mal aux gens, comme beaucoup il est vrai, mais je n'avais pas peur de m'interposer s'il y avait besoin. Rester spectateur n'était vraiment pas dans ma nature. C'est ainsi que je m'étais retrouvé à casser des vitrines de banques, à voler les plus riches dans le métro, et à réfléchir à toute forme d'action qui me permettrait d'aider les classes défavorisées. Bien sûr c'était risqué. A tout moment les choses pouvaient mal tourner et je pouvais me retrouver derrières les barreaux, mais ma colère contre les inégalités était si forte qu'elle prenait le pas sur ce risque. Toujours est-il que je ne comptais pas faire de mal à la jeune femme en face de moi, mais sans me connaître, il semblait normal qu'elle soit méfiante à mon égard.
J'avais bien vu que la jeune femme avait été surprise et n'était pas très à l'aise. Elle me disait qu'elle était trop concentrée et ne m'avait juste pas entendu. Soit, je ne comptais pas creuser. On a tous nos peurs, nos craintes, cela ne me regardais pas vraiment. Un sourire, certes faiblard, mais un sourire quand même vint alors se dessiner sur son visage. Sans même réfléchir, je lui répondais avec un petit sourire en coin. Je ne cherchais pas à lui faire baisser sa garde en souriant ainsi, je ne cherchais qu'à être gentil, mais visiblement les personnes comme moi devaient être rare dans son entourage. Malgré tout, je n'imaginais pas qu'intérieurement, elle avait tant envie de fuir. Moi pour ma part, j'étais plutôt à l'aise. Je prenais toujours plaisir à échanger avec des passionnés comme moi. Quand je rencontrais un autre professionnel, la discussion pouvait devenir très technique et passionnée. Avec des amateurs, le ton était souvent plus calme. J'appréciais le côté innocent, faire de la photo pour le plaisir de la photo et pas pour payer son loyer à la fin du mois. C'est pour cette raison que je sortais régulièrement faire des photos pour moi, pour mon propre plaisir sans contraintes de clients au dessus de moi.
« T'inquiètes, on est tous des passionnés avant que ce ne soit un métier. On a tous galéré au départ, mais c'est aussi le moment où tu progresses le plus vite et ça, c'est cool ! » J'avais en effet eu des moments difficiles dans ma progression. Il arrive toujours un moment où l'on commence à stagner, et pour ma part, je n'arrivais plus à accepter de ne pas faire mieux. J'en dénigrais mes œuvres, ne les trouvant pas au niveau. J'avais du faire un long travail sur moi-même pour accepter que je progressais moins vite ayant franchi un cap, et que mon travail n'en était pas moins bon pour autant. Je saisissais alors la sangle de mon appareil photo pour le mettre sur mon épaule. L'avantage de shooter du paysage, c'est que les objectifs adaptés était petits et peu encombrant. C'était toujours ça de pris pour se balader dans les rues. « Au début je ne te conseille pas forcément d'apprendre tous les menus, cela ne te servira pas à grand-chose. Faut surtout que t'apprenne à bien exposer tes photos en terme de lumière, en mode manuel, et à partir de là t'as pleins de choses qui vont devenir évidentes pour toi. T'as trois paramètres qui agissent là-dessus, avec chacun leur spécificités. » J'attrapais alors mon téléphone portable dans ma poche pour chercher un visuel sur internet expliquant simplement ces fameux paramètres et les incidences qu'ils pouvaient avoir sur la photo, en terme de flou, de netteté de l'image, ce genre de choses. Je lui montrais alors le fameux visuel sur mon téléphone. « Tu peux facilement retrouver ce genre d'infos sur le net. C'est expliqué très simplement, et tellement utile. » J'avais essayé de trouver le juste milieu entre mon vocabulaire technique et des mots plus simples et compréhensibles pour tout le monde. C'était bien beau de savoir se servir d'un appareil photo, mais encore fallait-il savoir s'exprimer sur le sujet ensuite.
A nouveau, je répondais à son sourire tout en commençant à marcher doucement vers ma destination. « La photographie est un art, et l'art est fait pour être partagé ! » Je me retournais alors vers la demoiselle en laissant un léger blanc, pour reprenait, toujours en souriant « Ouais, ça m'arrive de sortir des phrases super profondes comme ça, fait pas gaffe ! Allez, viens. » Dis-je en lui faisant un signe amical. | Samuel HarperMembre du mois Inscrit le : 23/08/2019 Messages : 115 Points : 26 Avatar : Josh Hutcherson Crédits : Zagri's Prod Je suis né le : 21/01/1993 j'ai donc : 31 | | | | Jeu 26 Sep - 8:25 Lentement, je reprenais petit à petit le contrôle des battements de mon cœur et de ma respiration, mais pas totalement de mon esprit. Qu’il m’ait surprise ainsi, j’étais encore plus sur le qui-vive. Ce n’était pas de sa faute, il semblait plutôt sympathique. Il aurait fait ça à n’importe qui d’autre, la personne aurait repris son calme rapidement, aurait continué la discussion. Sauf que moi, je n’étais pas comme la plupart. Oh, je ne me pensais pas supérieure, seulement que… qu’on ne tombait pas tous les jours sur quelqu’un souffrant d’autant de problèmes psychologiques qui moi. Paranoïa, crises d’angoisse, dépression et autres trucs du même genre. Quand on était surpris, qu’un coup dur nous tombait dessus, c’était pour le reste de la journée qu’on était sur nos gardes ou en train de pleurer. Reprendre un état normal après tout ça… c’était quasiment impossible et je n’arrivais pas à mettre en place les systèmes qu’avait essayé de mettre en place mon psy avec moi pour me reprendre. De toute façon, je n’allais plus voir mon psychologue depuis longtemps.
Je me forçais à sourire. « Je sais bien ça, je fais d’autres activités qui sont plutôt exigeantes lorsqu’on est à haut niveau et où le progrès devient frustrant. » C’était toujours ainsi. Comme ma pratique de la musique qui stagnait depuis quelques temps et que progresser prenait beaucoup de temps et d’effort. Pour la composition également je progressais assez vite, dans la composition des morceaux, mais aussi dans la maitrise du logiciel. Je bossais généralement autant d’heure que je pouvais sur les logiciels, même sans composer pour quelqu’un. Sans aucune expérience là-dedans au début, j’avais eu beaucoup de difficulté à me lancer. En plus avec mon manque de confiance en moi et mon perfectionnisme, demander un travail pour une première composition avait été d’une difficulté extrême pour moi. Aujourd’hui encore je peinais à me faire remarquer à cause de ça. Encore fallait-il que je sois dans de bonnes dispositions pour travailler et j’ignorais quand est-ce qu’allait reprendre mes phases les plus noires de ma dépression. Dans ces cas, à part rester dans mon lit, je n’avais envie de rien faire, même lorsqu’il était question de musique.
Je sortis de mes pensées pour écouter ce qu’il me dit, me penchant légèrement pour voir, tout en essayant de garder une certaine distance. Pas facile tout ça… J’essayais de suivre les mots techniques qu’il disait, même si je me perdais un peu. Peut-être également un peu à cause de mon inquiétude, mais je crois que je réussis à comprendre la plupart des informations. A les retenir ça… c’était plus compliqué, mais bon, je chercherais sur internet. Je savais être débrouillarde quand je voulais vraiment quelque chose. Et que j’avais la motivation. Ces deux paramètres n’étaient pas souvent réuni avec moi. « Quand on sait pas trop quoi chercher sur internet c’est un peu compliqué au début, surtout on se demande si on ne tombe pas sur des types qui n’y connaissent rien et parlent beaucoup. » J’avais sorti cette phrase presque naturellement, avec mon ton sarcastique et direct habituel. Puis je me rendis compte de la façon dont il pourrait le prendre. « Enfin, je te vise pas forcément, juste que j’ai déjà croisé ça assez souvent sur pas mal de site. » Rien que sur un des sites de musique que je fréquentais quand j’étais jeune était bien comique. Heureusement, il y avait aussi des gens sérieux dessus et c’est ainsi que j’avais rencontré Captain.
Je commençais à avancer, le suivant, mon regard passant un instant par-dessus mon épaule, dévoilant mon hésitation à le suivre. Je finis pourtant par l’accompagner. Il me sortit une phrase un peu bateau sur la photographie. Je tentais un sourire, hésitant légèrement les épaules. « Je ferais en sorte d’ignorer ce genre de phrases alors. Si ça t’arrive trop souvent, je risque pas de beaucoup t’écouter. » Je fis un semblant de sourire en coin, un ton toujours emplis de second degré afin qu’il ne le prenne pas mal. Quoique, tout le monde ne saisissait pas mon humour.
Rapidement, on fut rapidement au parc qui semblait bien pour lui. Je regardais l’endroit, restant légèrement en retrait, ne sachant trop quoi faire. Je le laissais prendre ses photos et m’éclipser ? J’ignorais même comment il s’appelait. Enfin, ce n’est pas comme si je comptais rester longtemps avec lui. Je tournais la tête vers lui. « Alors… Par où est-ce que tu commences ? » Tout en lui demandant, je regardais autour de nous pour trouver un endroit plaisant à prendre en photo, tout en ayant le lever de soleil. C’était pour ça que nous étions là non ? | Amelia WilliamsNew-Yorkaise Inscrit le : 09/09/2019 Messages : 57 Points : 12 Avatar : Marina Laswick Je suis né le : 07/09/1993 j'ai donc : 30 | | | | Lun 30 Sep - 18:15 Je ne pouvais pas vraiment me douter de ce qui tourmentait mon interlocutrice actuellement. Déjà parce que imaginer ce qu'elle avait vécu par le passé serait compliqué pour moi, mais aussi parce qu'elle m'avait dit qu'elle était juste trop concentrée sur son appareil photo lorsque je l'avais surprise, et je devais bien l'avouer, j'étais de nature plutôt naïf. Si elle me le disait, c'est que ça devait être vrai. Quel intérêt de me mentir ? Et puis, nous ne nous connaissions pas, alors je n'allais pas insister. Quand je regardais la jeune femme, je voyais surtout quelqu'un avec qui partager ma passion de toujours. Ah ce que je m'en souvenais de ce jour où mon père m'avait ramené mon premier appareil photo ! J'étais fou de joie, mais j'étais aussi loin d'imaginer que c'était le début de la fin pour lui. D'ailleurs, je n'avais plus oser y toucher pendant quelque temps, trop en colère contre mon père pour même poser le regard sur ces choses qu'il m'avait offert avec de l'argent sale. Au début, je le tenais pour responsable de sa propre mort. Petit à petit, j'avais fini par accepter qu'il avait fait ça car il avait peur de ne pas être assez bon père, et que dans tous les cas ce n'était pas lui qui avait appuyé sur la gâchette qui l'avait assassiné. Intérieurement, j'avais réussi à le pardonner pour ce qu'il avait fait, et cela avait coïncidé avec le moment où j'avais ressorti mon appareil photo du placard.
J'étais curieux, je l’avais toujours été, alors après l'avoir écouté parler, ma question sorti de ma bouche sans vraiment réfléchir. « Oh, tu fais quoi d'autre comme activités ? » L'art en général m'intéressait. Peut-être s'agissait-il de tout autre chose, mais je savais que les artistes ne se contentaient en général pas que d'un seul art, leur intérêt était souvent plus général. J'avais moi-même toujours été attiré par la musique mais mes parents étaient bien trop pauvres pour me payer un instrument et des cours. Plus tard, j'avais souvent eu l'idée de me trouver une guitare d'occasion et de commencer à apprendre par moi-même mais jamais je ne m'étais lancé. Toujours est-il que même d'un point de vue photographique, je ne me limitais pas à cet art. J'avais déjà photographié plusieurs mannequin lors de défilés, j'avais pu photographier sur des concerts. Régulièrement j'allais dans des restaurants faire de clichés de plats quand il était question de remettre la carte au goût du jour. Une fois on m'avait même fait venir pour mettre en valeur l'atelier d'un jeune peintre. J'aimais vraiment l'ouverture d'esprit que nécessitait mon métier, le fait de rencontrer des gens de tant d'univers différents.
J'avais en tout cas sorti quelques conseils de mon chapeau, les conseils que je sortais d'ailleurs régulièrement aux jeunes photographes débutants qui ne savaient pas trop par où commencer. Je ne pouvais pas lui donner tord en tout cas en ce qui concernait les recherches sur internet. A l'époque, j'avais l'impression que certains sites parlaient chinois tant je n'y comprenais rien. Ma formation m'avait permis d’éclaircir pas mal de points je devais le reconnaître. En tout cas, la demoiselle pensait, semble-t-il, avoir fait une bourde. « Ne t'inquiète pas, je suis plutôt d'accord avec toi. Des fois, quand je vois certains conseils qui peuvent être donnés sur les réseaux sociaux ça me fait pas mal rire. Mais globalement y a moyen de s'en sortir. Y a quelques chaînes sur youtube, de mecs bien référencés dans le domaine et qui sont intéressantes même quand on est débutants. » Il faut dire que cela s'était surtout développé ces dernière années. Le contenu qu'on trouvait à présent était plus simple et abordable qu'à l'époque.
Nous nous dirigions vers le parc, alors que la luminosité montait rapidement. Amelia avait enchaîné sur ma blague, pour mon plus grand bonheur. « C'est dommage ceci-dit, tu risques de passer à côté de phrases mémorables ! Je t'aurais prévenu ! » Dis-je en rigolant à moitié, sans me prendre au sérieux.
Nous arrivâmes enfin dans le fameux parc. La jeune femme me demandait par où on commençait, et je lui indiquais alors un point un peu plus loin. En s'avançant, une étendue d'eau se dévoilait sous nos yeux. Je ressortais alors mon téléphone avec ma boussole. « Je pense qu'il y a moyen d'avoir le soleil entre ces immeubles en face. Avec l'eau devant en accroche ça devrait être assez sympa. » Je changeais alors l'objectif sur mon boîtier, puis me tournais vers la jeune femme. « Prête à tenter du tout manuel ? Regarde mes réglages si tu veux pour te faire une idée. » Je lui montrais alors mon écran. « Normalement il n'y a que ce réglage que tu devrais ajuster un peu n'ayant pas le même capteur que moi sur ton boîtier. » Lui dis-je en souriant nouveau. Je me penchais alors pour me mettre plus proche du sol et faire une première tentative. Je regardais ma photo. « Ouais je pense qu'on est pas mal là ! » | Samuel HarperMembre du mois Inscrit le : 23/08/2019 Messages : 115 Points : 26 Avatar : Josh Hutcherson Crédits : Zagri's Prod Je suis né le : 21/01/1993 j'ai donc : 31 | | | | Dim 6 Oct - 10:54 Je prenais le temps de prendre quelques profondes inspirations pour me calmer, cherchant quand même à être discrète pour ne pas paraître trop bizarre aux yeux de… De… Je ne savais même pas son prénom en faites. Une autre bonne raison pour que je m’en aille non ? Voilà en quoi je n’étais pas normale. N’importe qui aurait pensé à demander le prénom de ce type une fois cet oublie remarque, mais pas moi. Je pensais plutôt à partir en me servant de cela comme une excuse. Finalement, j’étais un peu comme tout le monde, il me fallait certaines excuses pour valider mon comportement, pour éviter de mettre ça sur le compte de mes angoisses. Ce n’est certainement pas ainsi que je risquais de m’en sortir. Je plongeais la main dans une de mes poches de pantalon, serrant mon téléphone, essayant de penser à ce que pourrait me dire CaptainZero dans cette situation. Je me mords la lèvre, essayant de me lancer. Demande ce foutu prénom… Sauf qu’aucun mot ne sortait de ma bouche et qu’on continuait d’avancer.
Finalement ce fut lui qui enchaina par une question sur mes autres activités. J’aurais du m’y attendre, mais au moins je me lançais sur un terrain connu cette fois. « Eh bien, je suis violoniste depuis des années et il m’arrive de stagner, certainement pour ça que je me suis intéressée à d’autres instruments avec le temps et à la composition aussi. » Cela faisait un moment que je composais des morceaux plus ou moins complexe dans ma jeunesse, surtout des instruments que je maitrisais, mais jamais rien de bien concret, contrairement à ce que je faisais actuellement. J’étais plutôt fière de mes quelques compositions pour le moment, mais pas encore assez à mon goût et je cherchais toujours à pousser mes limites le plus loin possible. C’est en prenant des risques que l’on progresse le plus. Seulement je risquais les choses juste avec moi, je ne montrais rien aux autres. « Ah, et je fais du parkour depuis longtemps aussi, donc s’améliorer devient difficile. » Ajoutais-je doucement. Je ne voulais pas trop en rajouter sur moi, disant tout ceci de façon plutôt modeste, loin d’étaler mes capacités.
« Tu pourrais me donner le nom de ces chaines ? Je pourrais aller les voir quand j’aurais un peu de temps. Je n’ai pas beaucoup de temps pour la photo, mais ça me motivera peut-être. » Puis j’avais enchainé sur son humour, quelques peu douteux, mais qui méritait quelques sourires de ma blague et même laisser échapper un léger rire. « Oh, je suis sûr que je m’en remettrais. »
Je le suivis alors que le jeune homme nous indiquait un lieu. Je le suivis, légèrement méfiante. Il n’y avait pas beaucoup de monde à cette heure et je ne voulais pas tomber dans un piège parce qu’il m’avait donné quelques conseils et souri une ou deux fois. Pourtant, ma paranoïa était inutile, comme bien souvent depuis que j’étais sortie de l’enfer. Mon regard se pose sur l’étendue dos, remontant au niveau des immeubles. J’essaie d’imaginer la photo que je pourrais prendre. J’ai du mal à me projeter et me faire une idée dans mon esprit. Je hoche légèrement la tête en l’entendant me décrire la photo. « Eh bien… Tu as certainement une meilleure projection que moi pour tout ça. » Moi je voyais surtout un point d’eau et deux immeubles. Quoique… peut-être qu’avec un soleil assez haut on pourrait prendre le reflet de la lumière sur celui-ci. Peut-être ajouter quelques choses comme des bulles de savon ou les pétales des pissenlits blancs s’envolent sur la surface. D’accord, c’était étrange comme idée, mais c’est ce qui me traversait l’esprit. Je n’étais peut-être pas douée pour tout ça…
Enfin bref, je me concentrais sur la conversation. « Et comment devrais-je l’ajuster ? Je suis pas sûr de ce à quoi il sert. » Je fis un léger sourire entre la gêne et l’excuse face à mon peu de maitrise de l’appareil. Je regardais rapidement par-dessus son épaule pour voir le rendu de sa photo, la trouvant plutôt excellente pour une première tentative. Je ne remarquais pas tous les petits défauts ou autre qu’il pouvait voir. Et plutôt que de me comparer à lui, je tente de faire ma propre photo. Je me penche, essayant de gérer les différents réglages et de composer avec. J’étais encore bien loin d’être à l’aise avec tout ceci. J’essaie donc de prendre une première photo, modifiant ensuite l’angle et ma posture pour prendre quelque chose qui me convient mieux. J’aimerai pouvoir faire mieux, mais mon assurance me quitte bien rapidement contrairement au moment où je jouais du violon.
Je restais accroupie, assise sur les talons, un genou à terre. Je me fichais bien de mettre de la terre sur mes vêtements, le parkour étant bien pire en termes de saleté. Enfin bon. Je relevais l’écran de l’appareil photo vers moi. Je relève les yeux vers le jeune homme. « Eh bien… J’ai encore besoin d’apprendre semble-t-il. » Je me relevais, les yeux revenant sur l’écran pour visualiser les photos. Peut-être que je me trompais dans ce que je faisais en photo. Je devrais chercher certaines choses, comme mon style. La lumière n’était peut-être pas mon truc… J’allais un peu loin d’ailleurs en regardant mes photos, allant jusqu’à l’intérieure d’une maison abandonnée. La photo cadrait une fenêtre, brisée, les murs fissurés donnaient une ambiance détruite, mais la végétation qu’on pouvait voir par la fenêtre, éclairé par la lumière du soleil produisait une toute autre ambiance. Bon… La photo n’était pas incroyable, le fond était moins mis en valeur que ce que je voulais à la base, mais… Même avec ses imperfections, je l’aimais bien. | Amelia WilliamsNew-Yorkaise Inscrit le : 09/09/2019 Messages : 57 Points : 12 Avatar : Marina Laswick Je suis né le : 07/09/1993 j'ai donc : 30 | | | Sujets similaires | |
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![L'art de figer le monde [ft Samuel] Gnyw-h11](https://i.servimg.com/u/f39/20/09/06/22/gnyw-h11.png)
